Législatives anticipées : la guerre civile tiède se poursuit

Chronique de Paysan Savoyard

(n° 322– Juin 2024)

Les législatives inattendues vont placer certains partis en situation de grande tension et les conduire peut-être à se diviser. Ce qui reste du parti socialiste devra choisir entre le camp macroniste et le front de gauche constitué avec LFI. Devant le refus du RN de passer un accord avec eux, certains cadres de Reconquête seront peut-être tentés par des ralliements individuels au parti de Marine Le Pen. Les Républicains vont devoir opter, du moins au second tour, entre le soutien aux candidats macronistes et le soutien au RN.

Ces péripéties et reclassements à la marge vont faire ressortir l’essentiel : les trois blocs politiques constitués en France depuis 2017 sont aussi distincts qu’inconciliables

  • La gauche, sa religion de l’égalité, sa haine de l’Occident, son islamo-gauchisme

Qu’il s’agisse de LFI, du PS, du PC ou des écolos, la gauche partage les mêmes thèses et les mêmes réflexes, en particulier l’attachement quasi religieux au principe d’égalité. C’est au nom de ce principe qu’elle est universaliste. La religion de l’égalité et l’universalisme qui en découle expliquent que la plupart des gens de gauche éprouvent pour l’Occident une forme de détestation masochiste, à cause de sa richesse, à cause de sa supériorité technique et intellectuelle, à cause de l’empire qu’il exerce depuis des siècles sur le reste du monde.

C’est là le ressort profond du soutien de la gauche à l’immigration : celle-ci vient subvertir et dissoudre cet Occident honni. Aux Français moyens de souche, la gauche préfère les immigrés, nouveaux prolétaires incarnant l’aspiration à l’égalité universelle et un monde sans frontières. Aux Chrétiens, qu’elle combat depuis deux siècles, elle préfère à tout prendre l’islam, expression du « Sud global » opprimé. Aux Blancs, dont elle dénie même l’existence, elle préfère toutes les autres races. La gauche est ainsi devenue islamo-gauchiste. Dans ces conditions, bien entendu, lorsqu’ils se déplacent pour voter, les immigrés se portent sur elle massivement.

La gauche est anticapitaliste, mais son ennemi principal est en toute logique l’extrême droite, « nationaliste, raciste et identitaire ». Contre l’extrême droite, la gauche utilise volontiers les moyens violents dont elle est coutumière depuis deux cents ans, ainsi que l’illustre l’action des antifas. Le montrent également les manifestations organisées depuis deux jours pour protester contre le score du RN, marquées comme toujours par la violence verbale et physique. Les gens de gauche, longtemps marxistes, désormais islamo-gauchistes, sont les successeurs, d’ailleurs revendiqués, des révolutionnaires de 93.

  • L’extrême centre, libéral-libertaire, mondialiste et immigrationniste

Les républicains, progressistes et humanistes (tous ces termes étant peu ou prou synonymes) détiennent depuis la révolution française le pouvoir politique et économique. Le principe philosophique dont ils se réclament est la liberté. Au nom de la liberté de l’individu, ils sont internationalistes, mondialistes et détestent tout enracinement. Sociologiquement ce sont des bourgeois. A ces divers titres, ils sont les successeurs des révolutionnaires libéraux.

Ce camp républicain a jusqu’à récemment compté deux ailes, l’une plus progressiste, l’autre plus libérale. Les uns ont longtemps été marxisants et dirigistes sur le plan économique, en même temps que libertaires sur le plan des mœurs. Les autres, à l’inverse, étaient économiquement libéraux mais sociétalement conservateurs. Depuis l’arrivée du parti socialiste au pouvoir au début des années quatre-vingt, tous sont devenus libéraux-libertaires. Ils ont alterné au pouvoir, pour y conduire la même politique, tantôt le parti socialiste dominé par la « deuxième gauche », tantôt la droite « juppéiste ». E. Macron les a réunis désormais dans la coalition centriste qu’il dirige.

Il faut souligner ce point essentiel. Pour susciter l’adhésion des électeurs avides de modération et de paix civile, le Système et E. Macron proclament leur « rejet des extrêmes ». Or, comme nous l’avons relevé dans une précédente chronique, ces soi-disant centristes et modérés mènent en réalité les politiques les plus extrêmes qui soient, qu’il s’agisse de l’immigration de masse, de la mondialisation de l’économie, des prélèvements confiscatoires qu’ils font peser sur les Français moyens de souche ou encore du bouleversement des moeurs. Acharnés à détruire ce qui reste de la France française traditionnelle, ils constituent l’extrême centre.

Les appels macroniens au « refus des extrêmes » sont dans ces conditions purement tactiques et factices. Si gauche et extrême centre s’opposent sur le plan économique et social, les deux blocs ont pour le reste de nombreux points d’accord, notamment pour ce qui est des mœurs et du rejet de la société traditionnelle. Ils sont en plein accord, en particulier, sur ce qui constitue pour eux l’essentiel : la poursuite de la politique d’immigration massive et de dissolution des frontières.

  • L’extrême droite, fragile espoir de la France française

Les Français qui voudraient conserver une France française votent désormais depuis plus de vingt ans pour le RN. Tout à sa stratégie de dédiabolisation, le RN a fait le choix, depuis l’accession de Marine Le Pen à sa tête, d’un discours relativement fade et politiquement correct. Cette attitude a suscité, par réaction, la candidature d’E. Zemmour en 2022.

Reconquête tenait le discours le plus pertinent, s’agissant du danger mortel de l’invasion migratoire, de la nécessité d’une remigration, des dangers du bouleversement des moeurs ou de la nécessité de réformer en profondeur un Etat obèse, en réduisant l’assistanat et les prélèvements confiscatoires. Mais c’est le RN qui a pris le dessus en 2022. Surtout, le RN dispose désormais, avec J. Bardella, d’un leader manifestement capable d’emporter le moment venu l’élection présidentielle, à la différence des autres dirigeants d’extrême droite, Eric Zemmour, qui ne dispose malheureusement pas du charisme nécessaire, Marion Maréchal, qui manque de leadership, ou encore Marine Le Pen, peu compétente et limitée.

**

Les trois camps en présence n’ont en commun que le mépris et la haine réciproques qu’ils se portent. Entre eux la violence est latente, verbale, judiciaire, physique à l’occasion, guerrière peut-être le moment venu. Non seulement la France est envahie, mais elle est profondément divisée, en situation de guerre civile froide, ou plutôt déjà tiède.

Pire, comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, l’invasion migratoire de la France est en réalité le produit et l’aliment de la guerre civile française. Avec l’immigration de masse, la gauche et l’extrême centre ont trouvé le moyen ultime de détruire ce qu’ils haïssent plus que tout : la France française.

Voir également ces chroniques :

L’invasion de l’Europe est avant tout une guerre civile

La guerre civile tiède a commencé

Trois France désormais, qui se haïssent

3 commentaires sur “Législatives anticipées : la guerre civile tiède se poursuit

  1. Bonjour paysan savoyard .

    Vos articles sont clairs , nets et précis .C’est vraiment un pur plaisir de vous lire .

    Je suis passionnée sur la période révolutionnaire il y a des similitudes avec ce que nous vivons aujourd’hui .

    IL ne faut pas oublier que Peillon a dit et écrit *qu’il fallait finir ce qu’ils n’avaient pas eu le temps de faire *.Nous voyons aujourd’hui les dégâts qu’ils ont mis en place .

    Danton en 1792/93 part en Europe chercher de l’argent que le pouvoir n’a pas .Il revient les mains quasiment vides .Tout ça pour dire que l’idée de partage des finances en Europe ne date pas d’hier .

    Danton agite la peur comme moyen de tenir le peuple . Le pdt Macron aime agiter les peurs.

    C’est lui aussi qui dit *de l’audace Messieurs , de l’audace *sans imaginer que ses paroles vont amener le régime de la terreur .Le pdt aime les gens audacieux

    C’est vrai que nous voyons la guerre civile arriver ,et nous serons les vendéens d’autrefois , parce que je ne donne pas cher de nos vies avec des fichés S , carrément des anti français qui seront dans nos rues avec ou sans le RN ,ça fait peur .Je ne suis pas optimiste .

    Chris

    J’aime

  2. Effectivement : « Avec l’immigration de masse, la gauche et l’extrême centre ont trouvé le moyen ultime de DETRUIRE ce qu’ils haïssent plus que tout : la France française. »

    Bardella président ? Je le trouve bien européiste.

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.