Les manifestations anti Trump : « A bas le peuple »

Chronique de Paysan Savoyard

(n°161 – novembre 2016)

 

  • Juppé, Macron, Hollande et autres : pseudo modérés, vrais extrémistes

Macron est donc candidat. Dans l’offre politique 2016, il évoluera sur les mêmes terres centristes que Juppé ou Bayrou. Tandis que Fillon est présenté lui comme plus libéral et Sarkozy comme plus sécuritaire. Cette distribution des rôles, nous voulons y insister, est parfaitement factice.

Ces différents candidats en effet, on peut y ajouter également Hollande ou Valls (en laissant de côté les candidats subalternes comme Mélenchon ou Montebourg), sont d’accord sur les différents dossiers essentiels. Il n’y a entre eux que des nuances, lesquelles découlent au demeurant non de convictions mais de positionnements tactiques. Il s’agit d’occuper les différents créneaux du spectre politique, de se spécialiser sur un segment d’opinion, de camper dans une niche marketing.

C’est ainsi que les candidats présentés comme « modérés », Macron et Juppé en tête de file, ne le sont nullement en réalité : ce sont bien au contraire des extrémistes. Qu’est-ce à dire ?

Ce qui est en jeu aujourd’hui, en effet, ce sont avant tout la politique de mondialisation d’une part et la politique d’immigration d’autre part. C’est sur ces deux questions que la société se divise dans la plupart des pays occidentaux. C’est sur ces deux thèmes que les catégories populaires et moyennes votent désormais contre la classe dirigeante, comme on vient de le voir avec le Brexit et l’élection de Trump. Or sur ces deux sujets, les Macron, Juppé et autres Hollande ou Valls ne sont nullement des modérés, pas davantage que Sarkozy ou les autres candidats de la primaire républicaine. Ils veulent tous en effet la poursuite de la politique en cours.

Ils seraient modérés si, par exemple, ils adoptaient sur l’immigration une position du type : « on ne remet pas en cause la présence de ceux qui sont là ; mais on n’en admettra plus qu’un petit nombre ». Ce serait là une position d’entre-deux, modérée, à mi-chemin entre deux politiques antagonistes : la poursuite de l’immigration au même niveau qu’aujourd’hui d’une part ; et de l’autre une politique d’arrêt complet de l’immigration et de renvoi d’une partie des immigrés présents (qu’au demeurant aucun candidat ne propose, malheureusement).

En ce sens l’on peut dire que la position de Mme Le Pen est modérée. Elle ne propose nullement le départ des immigrés présents ni l’arrêt complet des flux migratoires ; elle veut en revanche les réduire fortement.  Juppé et Macron eux, de même que tous les autres principaux candidats, ne remettent pas en cause la politique d’immigration conduite depuis quarante ans. Avec eux l’immigration se poursuivra sur le même rythme effréné que celui que nous connaissons depuis quatre décennies. Avec eux l’invasion et le processus de Grand remplacement continueront. Aucune modération donc chez Juppé et Macron.

Il en est de même de la politique de mondialisation. Une position modérée pourrait par exemple consister à souhaiter, sans sortir de la mondialisation, rétablir des barrières douanières à l’égard des pays les plus agressifs en matière de dumping. Elle pourrait également conduire à proposer des dérogations à la mondialisation et la protection de certains secteurs fragiles et essentiels tels que l’agriculture. Juppé ou Macron, comme Sarkozy, Hollande ou Valls, ne suggèrent rien de tel. Ils ne proposent aucunement de circonscrire la mondialisation et d’en protéger certains secteurs. Ils veulent simplement, avec les moyens classiques de l’Etat-providence, en traiter les effets sociaux. Là encore les positions de Juppé ou Macron ne sont en rien centristes.

Sarkozy et Valls ont adopté de longue date le style du dirigeant énergique et déterminé, regards noirs, mâchoires serrées, menton relevé. Juppé, Macron, Bayrou ou Hollande jouent sur un registre amène et posé, cherchant à faire sentir qu’ils possèdent compétence technique et maîtrise d’eux-mêmes. Fillon, lui, évite de sourire et place son regard dans le lointain, voulant faire comprendre qu’il possède la stature de l’homme d’Etat, plus conscient que les autres de la gravité de la situation.

Tout cela n’est qu’apparence bien entendu, marketing, communication, jeu de séduction. Sur le fond, tous immigrationnistes, tous mondialistes, ce sont tous des extrémistes.

 

  • Macron, l’oligarque anti oligarchie

Candidat anti Système, homme neuf, étranger aux cénacles habituels, prêt à bousculer les institutions figées, à chambouler les vieilles pratiques, à subvertir les arcanes d’une société sclérosée… Le plan marketing de M. Macron est bien rôdé… et ne peut que provoquer le doute et l’ironie. E. Macron, en effet, plus qu’aucun autre, incarne l’oligarchie. Il en est l’archétype, le modèle achevé, la quintessence. Tous les aspects de sa personnalité et de son parcours le rattachent au Système et même à son sommet.

Ses idées tout d’abord, qui sont celles de l’oligarchie : mondialisation, libéralisation, immigration, vivre-ensemble… Rien là que de très classique. Son parcours ensuite,  qui reflète à la perfection ce que sont aujourd’hui les oligarques. Il est haut fonctionnaire. Il a été banquier et conserve probablement des liens importants dans ce milieu (ainsi que plus généralement dans les différents conseils d’administration du CAC 40, avec lesquels il négociait les OPA  et autres opérations de fusion et d’échange d’actions lorsqu’il était fondé de pouvoir chez Rothschild). Il a trouvé le temps, nous dit-on, d’être également le secrétaire d’un professeur de philosophie. Et il est désormais politicien. Riche qui plus est, grâce à son passage dans la banque d’affaires.

Politique, haute administration, banque, milieux intellectuels : voila un candidat anti Système… qui appartient aux principaux lieux de pouvoir qui structurent la société d’aujourd’hui.

Reste les médias, autre lieu de pouvoir décisif. Là encore E. Macron n’est probablement pas sans quelques solides accointances dans ce milieu, qui appartient presqu’en totalité aux dirigeants des grandes entreprises dont il est proche.

Il lui manque d’être mariée à une journaliste. Cela viendra sûrement. Sa femme actuelle étant nettement plus âgée que lui, on peut parier qu’avant dix ans, à l’instar de tous les prédateurs sexuels que sont les politiciens, il se retrouvera en couple avec une présentatrice ou une chroniqueuse télé vingt ans plus jeune que lui.

Macron candidat neuf et anti Système ? Nombreux sont-ils ceux qui s’y laisseront prendre ?

 

  • Les manifestations anti Trump : « A bas le peuple ! »

A peine annoncée l’élection de Trump a immédiatement déclenché de la part de ses opposants, en Amérique comme en Europe, de multiples réactions hostiles. Des manifestations sont organisées aux Etats-Unis pour dénoncer son élection. D’emblée les médias, pour le discréditer, ont affirmé que les premières déclarations de Trump signifiaient qu’il revenait sur ses promesses et trahissait déjà ses électeurs. D’aucuns évoquent déjà la possibilité de pousser Trump à la démission ou de lancer le moment venu à son égard une procédure d’impeachment.

On voit que les membres de la classe dominante ne sont démocrates que de façon partielle : dès lors que les candidats hostiles à leurs thèses accèdent au pouvoir par le jeu de la démocratie, c’est la démocratie qu’il faudrait alors mettre entre parenthèses, afin de sauvegarder les Valeurs menacées.

Les conceptions des anti Trump, comme des anti Le Pen, se rattachent à celles des meneurs de la révolution française, à laquelle il faut revenir, toujours, pour décrypter la vie politique contemporaine. Pour les Républicains, au pouvoir depuis deux cents ans, en Amérique comme en Europe, la démocratie doit en effet supporter certaines limites.

Les Républicains, tout d’abord, aujourd’hui comme hier, nourrissent le plus profond mépris pour les gens du peuple, peu éduqués, mal informés, inaptes à former un jugement raisonnable. C’est pourquoi le suffrage qu’ils ont mis en place est longtemps resté censitaire. De même aujourd’hui ils évitent autant que possible le recours au référendum : « le peuple doit pouvoir voter, certes, mais seulement pour des représentants ». Ce peuple qu’il faut s’efforcer d’éduquer, comme un enfant : « Si les gens votent pour le Brexit, pour Trump, pour le Front national, c’est parce que nous n’avons pas fait assez de pédagogie… ».

Pour la classe dominante, en outre, la démocratie doit concerner seulement ceux qui adhérent aux Valeurs, celles de la République. Contre les autres, les xénophobes, les populistes, les extrémistes de droite, tous ceux qui n’appartiennent pas à « l’arc républicain », on établira un « pacte républicain », on dressera un cordon sanitaire démocratique, on maintiendra le nombre de leurs représentants à la portion congrue, on limitera leur liberté d’expression. On se souvient de la justification que les révolutionnaires apportaient aux tribunaux d’exception, au massacre des prêtres, aux tueries vendéennes et au régime de Terreur : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » !

La classe dominante s’efforce de ne pas respecter les desiderata du peuple lorsqu’il vote contre la constitution de l’union européenne, pour le Brexit ou pour Trump. Rien de plus logique à cela puisqu’elle est l’héritière des révolutionnaires de 89.

La victoire de Trump : l’instinct de survie des Américains de souche

Chronique de Paysan Savoyard

(n° 160 – novembre 2016)

 

  • La victoire de Trump : cette fois-ci les perdants ont gagné

Bouffon dangereux, clown vulgaire, histrion odieux, macho incompétent, affairiste douteux, héros ridicule de la téléréalité, la classe dirigeante et ses médias ont depuis des mois déversé sur Trump une pluie de moqueries et d’injures. Comme Jean-Marie Le Pen en France, Trump a été peut-être le candidat le plus haï de l’histoire américaine. Rien n’y a fait : Trump est le président des Etats-Unis.

L’élection américaine vient de l’illustrer spectaculairement. Les Etats-Unis, comme la plupart des sociétés occidentales, sont fracturés en trois groupes, mutuellement hostiles et désormais irréconciliables.

La politique mondialiste et immigrationniste mise en œuvre par la classe dirigeante est appuyée par tous ceux qui en tirent personnellement profit et restent à l’abri de ses conséquences négatives. C’est ainsi qu’H. Clinton, incarnation de l’establishment, a été soutenue par l’ensemble de la classe politique (y compris dans les faits par les cadres du parti républicain, qui se sont abstenus d’appuyer Trump) ; par Wall Street et la finance ; par la quasi-totalité de la presse et du monde intellectuel ; par les lobbys les plus puissants ; par les cadres et les diplômés de l’enseignement supérieur. S’ajoutent à tous ces Winners, comme dans les pays d’Europe, la catégorie des « bonnes âmes » qui, au nom des Valeurs et des bons sentiments, ont condamné les propositions « égoïstes » de Trump.

Le groupe des personnes originaires de l’immigration s’allie en toute logique à la classe dirigeante pour soutenir sa politique immigrationniste. Dans le cas de l’élection américaine, les Hispaniques et les Afro-Américains, qui se vivent comme des immigrés, ont voté Clinton, comme ils avaient auparavant voté Obama. Ils ont unanimement rejeté Trump, qui défendait un programme de limitation de l’immigration.

Les milieux populaires et la classe moyenne « de souche », qui font les frais de la mondialisation, sont en butte aux deux autres groupes. Cette population est touchée directement par les conséquences de la politique de mondialisation et la délocalisation des usines vers les pays à bas coût. Elle subit également la concurrence de l’immigration de travail, légale ou non, qui tire les salaires à la baisse. Elle est contrainte en outre de subir la cohabitation quotidienne avec les immigrés (dans le logement, à l’école…) ou doit, pour s’en protéger, s’exiler dans les banlieues lointaines.

Dans le cas américain, les médias expliquent que le socle de l’électorat de Trump était constitué des « cols-bleus », Blancs et peu diplômés. Cette vision volontairement dépréciative est à l’évidence réductrice : il est hors de doute qu’est venue s’ajouter à la classe ouvrière blanche la majeure partie de la classe moyenne « de souche », sans laquelle Trump n’aurait pas obtenu les scores qu’il a recueillis.

Avec Trump et son programme protectionniste et anti immigration, ce troisième groupe disposait cette fois d’un candidat qui le représentait. Il s’agit là d’une nouveauté majeure. Depuis des décennies en effet,  les deux candidats principaux en lice dans l’élection américaine appartiennent l’un et l’autre à l’establishment, prônent la même politique et cultivent le politiquement correct avec la même application. C’est la raison pour laquelle le groupe des Blancs de l’Amérique profonde s’abstient massivement sur le plan électoral. Huntington avait montré dans son ultime ouvrage (« Qui sommes-nous ? ») que le phénomène d’abstention élevée qui caractérise les Etats-Unis depuis les années soixante résulte de ce que l’Amérique profonde ne se sent pas représentée. Lorsqu’ils seront disponibles, les chiffres de l’élection de 2016 montreront sans doute que la mobilisation électorale des Américains Blancs de la classe moyenne et ouvrière a été plus forte qu’à l’ordinaire.

Ce troisième groupe est confronté à une évolution démographique défavorable : si l’immigration se poursuit, la population Blanche perdra sa position majoritaire d’ici le milieu du siècle. Les Blancs de la classe moyenne et populaire viennent de tirer parti de leur position encore numériquement dominante, espérant avec Trump porter un coup d’arrêt à un processus qui, si rien ne change, conduira à leur marginalisation.

Une évolution similaire est à l’œuvre dans de nombreux pays d’Europe. Encore majoritaire, la population « de souche » des classes moyenne et populaire s’insurge contre les menées de la classe dirigeante et la politique mondialiste et immigrationniste qu’elle conduit. Ce groupe, que l’on pourrait appeler « les perdants majoritaires », l’a déjà emporté à plusieurs reprises : le rejet du projet de traité européen en 2005 ; la majorité des voix lors de l’élection présidentielle autrichienne en 2016 ; le Brexit en 2016 ; aujourd’hui la victoire de Trump.

Jusqu’ici la classe dirigeante a réussi à contourner l’expression majoritaire. En reprenant dans le traité de Lisbonne les dispositions du traité européen rejetées par référendum. En « transformant » in extremis, grâce aux votes par correspondance, les résultats de l’élection autrichienne (annulée ensuite et repoussée depuis). En Angleterre la classe dirigeante, en lien avec l’establishment européen, étudie les différents moyens de ne pas appliquer le Brexit.

Aucun parti populiste n’a jusqu’à présent accédé au pouvoir. Le groupe dirigeant conserve le contrôle total de la situation et la totalité des pouvoirs. Nous verrons si l’élection de Trump va changer la donne et s’il sera en mesure ou non d’appliquer son programme.

Pour l’heure en tout cas, ce sont les perdants de la mondialisation et les victimes de l’immigration qui pour une fois ont gagné.

 

  • Les Etats-Unis, une société profondément racialisée

L’élection apporte cette autre confirmation : la société américaine est profondément divisée sur le plan racial.

Lors de l’élection d’Obama, les porte-paroles du Système avaient célébré l’avènement d’une Amérique non plus seulement multiraciale mais post-raciale, c’est-à-dire d’une société n’accordant plus d’importance à la race (voir cette chronique). De façon générale on nous avait matraqués pendant des décennies, au sein de l’éducation nationale française notamment, avec l’idée que l’Amérique était un Melting-Pot. Tout cela relevait de la propagande. Le Melting-Pot est un mythe. La société américaine n’est nullement post-raciale mais au contraire profondément racialisée. Les Noirs et les Hispaniques vivent de façon communautaire. Les Noirs sont surreprésentés dans les prisons et sous-représentés dans les universités. Des émeutes raciales ont eu lieu récemment encore pour dénoncer le racisme de la police dont la communauté noire s’estime victime…

Les personnes originaires de l’immigration forment l’un des trois groupes de nos sociétés occidentales désormais en tripode. Au moment des élections elles se partagent entre deux attitudes. Un grand nombre d’entre elles s’abstiennent, montrant ainsi qu’elles ne se sentent pas concernées par les affaires de la population de souche. Lorsqu’ils votent, les immigrés apportent leur soutien à la classe dirigeante et à sa politique immigrationniste, afin de barrer la route à l’extrême-droite et aux partis réclamant un durcissement de la politique migratoire. Cette fois encore, les Hispaniques et les Afro-Américains qui se sont déplacés ont voté pour le candidat démocrate.

Ce point est à souligner : il semble que les Afro-Américains se soient davantage abstenus que ne l’attendaient les démocrates, alors qu’ils s’étaient massivement mobilisés pour faire élire Obama. La leçon est claire : ils votaient Obama avec enthousiasme parce qu’il était Noir. Lorsqu’il s’agit de voter pour un candidat Blanc, même la perspective de barrer la route à l’extrême-droite ne suffit pas à les mobiliser.

 

  • Une guerre civile tiède

La campagne américaine a été selon les observateurs la plus violente et la plus trash de toutes celles qu’avait connues le pays depuis des décennies. L’explication du phénomène est la suivante : la guerre civile a commencé.

Entre les trois blocs qui constituent désormais nos sociétés, la classe dominante, les immigrés, la classe moyenne et populaire de souche, la confrontation est désormais totale, absolue, sans retour. Aux Etats-Unis comme dans les pays d’Europe occidentale, ces trois blocs sont entrés dans une logique de guerre civile.

Aux Etats-Unis comme en Europe, la classe dirigeante ne changera rien à ses orientations. Elle continuera notamment à traiter ses opposants par le mépris (voir cette chronique) : « les électeurs populistes sont vieux, dépassés, peureux, mal informés, peu diplômés. Pire, la plupart d’entre eux sont des hommes. Quant à leurs opinions elles sont sans valeur : ils protestent mais n’ont rien de sérieux à proposer » (le mot protestataire revient ainsi quatre fois dans l’édito du Monde vilipendant les électeurs de Trump).

Les immigrés, eux, sont engagés depuis longtemps dans une confrontation directe avec la population de souche : attentats ; émeutes ; agressions ; incivilités ; provocations verbales ; revendications communautaristes ; récriminations diverses ; submersion migratoire ; guerre des berceaux…

La classe moyenne et populaire « de souche », enfin, éprouve à l’égard des immigrés un sentiment de crainte et de dépossession croissant. Quant à la classe dirigeante et à ses porte-voix, cela fait plusieurs décennies qu’elle ne leur accorde plus aucun crédit et les considèrent comme des corrompus et des menteurs.

On peut considérer que la guerre civile qui couve et s’étend dans des pays comme les Etats-Unis ou la France a commencé dans les années soixante-dix, nous y reviendrons dans une prochaine chronique. Cette guerre civile, les attentats en témoignent, n’est déjà plus une guerre froide, comme c’était le cas ces derniers décennies. Il s’agit désormais d’une guerre civile de basse intensité. D’une guerre civile tiède en quelque sorte. Pour l’instant.

 

Le Monde nous l’annonce : « L’immigration ne fait que commencer »

Chronique de Paysan Savoyard

(n°158 – octobre 2016)

 

  • Edito du monde : « l’immigration ne fait que commencer »

Dans son éditorial du 25 octobre 2016 Le Monde, principal porte-parole de la classe dirigeante, nous prévient : l’immigration ne fait que commencer et il va falloir accueillir un nombre croissant de nouveaux arrivants.

« Les Européens et leurs élus doivent prendre conscience qu’il est temps de réfléchir à la gestion du grand flux migratoire en cours et à venir (…). La jungle de Calais (…) illustre ce qui attend les Européens (…) : l’immigration ne va pas cesser. Elle commence. (…) D’ici à 2050 la population de l’Afrique pourrait doubler (…). Des chiffres (…) qui amènent à cette conclusion : (…) L’Europe se reconstruira sur ce défi : la gestion et l’intégration d’une partie du grand flux migratoire qui va marquer ce siècle. (…) L’investissement est énorme. (Il suppose la) réforme de l’Etat providence pour qu’il s’adapte à cette belle et difficile mission qu’est l’intégration ».

Cet édito du Monde mérite d’être mis en exergue. Il signifie en effet que la classe dirigeante immigrationniste est en train de franchir un nouveau cap. Pendant des années la thèse qu’elle nous servait était que le nombre des immigrés restait très limité. Devant l’importance des flux devenue impossible à nier, la classe dirigeante a ensuite tenu en substance le discours suivant : « Il faut mettre fin à l’immigration clandestine, fixer des effectifs raisonnables d’immigration légale et faire ce qu’il faut pour réussir l’intégration » (voir cette tribune).

L’oligarchie vient de passer à une troisième étape et ne prend plus la peine d’opérer une distinction entre immigrés légaux et clandestins de Calais, entre demandeurs d’asile et immigrés économiques : tous doivent être accueillis.

La classe dirigeante immigrationniste ne se contente pas de mots : les actes suivent. Les immigrés de Calais sont en train d’être répartis et pris en charge dans toute la France (sans, cela va de soi, que les populations de souche concernées aient été consultées). Les bateaux de la marine nationale italienne, de l’ONU et des associations subventionnées recueillent les immigrants en Méditerranée par centaines de milliers et vont maintenant les chercher au plus près des côtes libyennes (300 000 seraient arrivées depuis janvier. 400 000 seraient « en transit » en Libye).

L’édito du Monde met en évidence les trois composantes qui constituent aujourd’hui l’état d’esprit de l’oligarchie :

La dimension de la provocation d’abord. Alors que les attentats islamistes commis ces derniers mois ont été les plus sanglants que la France aie jusqu’ici connus ; alors que la présence massive des immigrés est de plus en plus mal ressentie par une partie croissante de la population, comme en témoignent les études d’opinion et les intentions de vote pour le Front national ; alors que les exigences et les récriminations de la communauté immigrée sont de plus en plus pressantes et agressives, l’oligarchie annonce que l’immigration va continuer et s’amplifier encore.

Provocation de même lorsque les médias publient complaisamment les photos des migrants de Calais, tous ou presque jeunes hommes africains, en parfaite santé et célibataires. L’oligarchie avait pourtant insisté sur le devoir d’accueil des « familles de réfugiés fuyant la guerre et les bombes en Syrie et en Irak ».

Provocation toujours lorsque l’oligarchie présente l’obligation d’accueil des immigrés comme la conséquence nécessaire de la démographie africaine. Comment pourtant le fait d’accueillir même par millions des immigrés pourrait-il suffire à stabiliser la situation, alors que l’Afrique compte déjà un milliards d’habitants, que sa natalité est exponentielle et qu’une partie manifestement importante de sa population a pour ambition première de rejoindre l’Europe ?

La provocation reflète la joie mauvaise des immigrationnistes, leur exaltation de provoquer le Français de souche franchouillard qu’ils détestent, la jubilation de lui nuire chaque jour un peu plus.

La classe dirigeante a en tête un second objectif : mettre en pratique « la théorie du choc ». Sidérés face à l’invasion migratoire, accablés par les attentats, hébétés, démoralisés, résignés, les Français de base sont tout proche de la soumission.  La classe dirigeante entend manifestement profiter de cet état d’esprit de défaite pour pousser encore son avantage et rendre les choses irréversibles. Accélérer encore le rythme de l’invasion. Rendre le Grand remplacement irrémédiable. Détruire définitivement les états-nations. Déliter sans possibilité de retour les communautés d’appartenance et de solidarité nationales. Afin que les multinationales et les différents pouvoirs transnationaux ne trouvent plus face à eux que des individus atomisés, isolés, inhibés, consommateurs dociles, contribuables obéissants, électeurs soumis.

Ainsi que l’illustre le papier du Monde, l’état d’esprit de l’oligarchie recèle un dernier élément : la certitude de ne pas rencontrer avant longtemps d’obstacle politique. Le Front national n’est pas dangereux car il est mal dirigé et son leader n’est pas crédible. Il joue qui plus est un rôle utile, en servant d’exutoire et en canalisant les frustrations des Français de souche. L’oligarchie sait que le prochain président, Juppé, Macron ou un autre, sera immigrationniste et mondialiste et ne remettra pas en cause les principales orientations suivies depuis quarante ans.

Cet édito du Monde le montre : la classe dirigeante évolue désormais dans le registre de l’excès, de l’ivresse, de la démesure. Si les Anciens Grecs ne se sont pas trompés, cela devrait finalement la perdre.

 

  • Le Monde, l’un des principaux vecteurs de l’idéologie libérale-libertaire

L’éditorial provocateur du Monde permet de mettre en évidence cet autre point. Le Monde bénéficie toujours d’une image et d’une réputation de journal de référence, alors qu’il est depuis au moins vingt ans un journal militant.

Jusque dans les années soixante-dix, le Monde méritait sans doute le statut de journal de référence dont il bénéficiait, qui suppose rigueur, sérieux et honnêteté intellectuelle. C’était à juste titre qu’il était considéré comme une institution incontournable dans les cercles politiques, les administrations, les universités. Politiquement sa ligne éditoriale était le centre-gauche.

Les choses ont changé dans la foulée de mai 68 avec la présence croissante de journalistes gauchistes, qui ont progressivement transformé la ligne du journal. Entré au Monde en 1980 après avoir commencé sa carrière au journal de la LCR, le trotskyste Plenel a par exemple été le directeur de la rédaction pendant presque une décennie (1996-2004).

Depuis plus de vingt ans le journal est devenu un organe militant. Sur le plan sociétal, il est immigrationniste, milite pour la libération des mœurs, le féminisme, l’extension des droits des homosexuels, la dépénalisation du cannabis. Sur le plan économique et géopolitique, le Monde est un militant de l’Union européenne et de la mondialisation et un adversaire résolu du protectionnisme. Il est le plus souvent aligné sur les positions américaines (notamment l’hostilité à la Russie).

Quant à ses méthodes, le Monde est devenu un organe de propagande : titres systématiquement orientés ; articles d’opinion présentés comme des compte-rendus ; publication des seuls « points de vue » conformes à la ligne du journal ; multiplication artificielle d’articles montant en épingle une prise de position ou un évènement, soit pour le soutenir soit pour le dénoncer…

Le Monde est sur la même ligne que Libé ou l’Obs mais il continue lui à bénéficier de la réputation de journal sérieux et modéré. Réputation doublement usurpée. Le Monde est le principal porte-voix et le relais de propagande des conceptions de la classe dominante : l’idéologie libérale-libertaire.

 

  • Grève à itélé : la presse et les médias appartiennent presque tous au CAC 40

Un autre édito du Monde de cette semaine vaut lui aussi d’être remarqué. Il soutient la grève à itélé, dénonce les méthodes de Bolloré son propriétaire et s’inquiète de ce que « des milliardaires en quête d’influence » se rendent propriétaires des médias.

Cet éditorial est remarquable de duplicité puisque le Monde appartient lui-même à des milliardaires : MM. Niel, Pigasse, Bergé. Avant la prise de pouvoir de ce trio de milliardaires bobos hipsters en 2010, l’actionnaire principal du Monde avait été pendant plusieurs années Jean-Luc Lagardère, industriel de l’armement, comme Dassault, propriétaire lui du Figaro. Les journaux, télé et radios privés appartiennent tous ou presque aux grands industriels et banquiers : c’est également le cas du Monde, qui feint de s’en indigner

Ajoutons dans le cas du Monde que son Conseil de surveillance compte ou a compté dans ses rangs certains oligarques majeurs, comme MM. Schweitzer, Minc (qui l’a présidé) ou encore M. Bernard-Henri Lévy.

En dénonçant le fait que itélé soit la propriété de Bolloré, l’éditorialiste a-t-il fait preuve d’inconséquence ? A-t-il voulu dénoncer la situation de son propre journal ? Evidemment pas : chacun des mots de l’éditorial quotidien (ainsi que tous les titres et accroches du  journal) est épluché et validé par la direction du journal nommée par les actionnaires.

Une autre explication de ce curieux éditorial est envisageable : elle tient à ce que l’impudence des oligarques n’a plus de limites. Surs de leur force et de leur domination totale, ils ne prennent même plus la peine de faire en sorte que leur propagande reste un tant soit peu crédible.

Les confidences de F. Hollande : l’immigrationnisme carriériste

Chronique de Paysan Savoyard

(n°156 – octobre 2016)

 

  • F. Hollande ou  l’immigrationnisme carriériste

Dans les entretiens accordés aux journalistes de Libération au cours de son mandat, M. Hollande livre différentes considérations surprenantes concernant l’immigration. Il y a « un problème avec l’islam (…) parce qu’il veut s’affirmer comme une religion dans la république ». Ou encore : « On ne peut pas continuer à avoir des migrants qui arrivent sans contrôle… ». Ou encore : « Il y a des choses qui marchent très bien et l’accumulation de bombes potentielles liées à une immigration qui continue. Parce qu’elle continue ». Ou encore : « Je pense qu’il y a trop d’arrivées d’immigration, qui ne devrait pas être là ».  Ou encore : « Comment éviter la partition, car c’est quand même ça qui est en train de se produire »…

Or donc F. Hollande pense qu’il y a trop d’immigration et il se montre bien conscient des graves problèmes qu’elle pose… Et pourtant il n’a rien fait pour l’endiguer. Il pouvait par exemple faire en sorte que l’immigration légale diminue : en faisant changer la loi de façon à ce que l’administration accorde moins de titres de séjour. Il n’en a rien fait. Non seulement l’immigration légale n’a pas reculé sous son mandat mais elle au contraire continué à croître : 200 000 par an en moyenne. Sans parler de l’immigration illégale. Sans parler des naissances dans les familles issues de l’immigration (voir cette chronique).

Parmi ceux qui conduisent la politique immigrationniste et parmi ceux qui l’approuvent, on peut distinguer trois catégories (voir cette chronique).  Les milieux économiques sont favorables à l’immigration parce qu’elle permet de pourvoir les emplois peu qualifiés et mal payés, qu’elle fait pression à la baisse sur les salaires et qu’elle accroît les profits.

La deuxième catégorie d’immigrationnistes est celle des idéologues, favorables aux sociétés pluriculturelles et multiraciales, à un monde sans frontières, à un monde de « citoyens du monde ».

La majorité des immigrationnistes, qui constituent la troisième catégorie, sont animés par des motivations d’un autre ordre : ils sont immigrationnistes par opportunisme et carriérisme. Ce ne sont pas forcément des immigrationnistes enthousiastes. Ils ne sont pas nécessairement convaincus du bien-fondé des politiques conduites. Beaucoup sont même conscients de ce que l’invasion migratoire va aboutir à des catastrophes. Mais ils savent que s’ils disaient ce qu’ils pensent réellement, ou même s’ils exprimaient des doutes, leur carrière politique ou administrative serait immédiatement terminée. Ils relaient donc le discours dominant et appliquent cyniquement la politique immigrationniste souhaitée par l’élite économique et les idéologues.

Précisons que les immigrationnistes carriéristes s’arrangent pour échapper pour eux-mêmes aux conséquences des politiques qu’ils appliquent, en habitant dans des endroits protégés de l’immigration et en y scolarisant leurs enfants.

La plupart des immigrationnistes, donc, ne sont pas personnellement convaincus de la pertinence des politiques suivies : ils n’en sont pas moins, par carriérisme, des rouages actifs de l’immigrationnisme. F. Hollande vient de vendre la mèche. Il n’est pas à la tête d’une entreprise du CAC 40, on le savait. Il n’est pas non plus un idéologue, on s’en doutait. Il appartient à la vaste corporation des cyniques et des hypocrites qui sont immigrationnistes par carriérisme.

 

  • Le document des Evêques de France : l’aspiration morbide au martyre

Dans un document rédigé dans la perspective de la campagne présidentielle, les évêques de France font la morale à la société française, prêchent l’esprit d’ouverture vis-à-vis des immigrés et prônent le vivre ensemble. En contrepoint ils mettent en garde les catholiques contre la faute morale que constituerait le vote pour le Front national.

Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Pontier, insiste sur les aspects principaux du document des évêques et appelle à faire davantage pour l’accueil des migrants

Incitant les Français à accueillir davantage de réfugiés, l’Archevêque indique avoir « un peu honte pour notre pays quand je vois que la petite Jordanie accueille 1,5 million de réfugiés ». Concernant l’intégration des immigrés, Mgr Pontier juge «  indigne d’instrumentaliser les événements causés par le courant de Daech pour durcir les relations entre les Français musulmans et le reste de la population » et appelle à ne pas voir «  chaque réfugié comme un terroriste potentiel ! Ce sont aussi des talents qui nous arrivent ». L’archevêque de Marseille conclut de la façon suivante : « Nous sommes devenus pluriculturels ». (Nous ne réussirons pas) à « vivre ensemble » (…) « en cherchant à revenir à une supposée identité fermée, éternelle, que tout le monde aurait partagée dans le passé, alors même que les courants migratoires, il y en a eu de tout temps ».

En reprenant à son compte l’intégralité des poncifs immigrationnistes, l’Eglise commet une triple erreur d’analyse. Elle fait, premièrement, une mauvaise lecture de l’Evangile (voir cette chronique). Les messages de l’Evangile, en effet, s’adressent aux individus mais ne constituent pas un guide pour l’organisation de la société. En outre ils doivent le plus souvent être interprétés plutôt que pris au pied de la lettre. Par exemple l’Evangile préconise l’accueil de l’Autre et l’hospitalité à l’égard de l’Etranger. Etre prêt à accueillir pour quelques jours une personne en difficulté est une chose : cela ne veut pas dire que tout chrétien doit se sentir tenu d’accueillir sans limite de temps tout étranger qui se présente. Si l’on choisit une lecture littérale de l’Evangile, on aboutit à des situations concrètes impossibles, aussi bien sur le plan personnel que collectif.

L’Eglise se trompe, deuxièmement, parce qu’elle croit qu’une attitude ouverte des Chrétiens, et des Français de façon générale, va favoriser le dialogue avec les musulmans et les immigrés et améliorer le climat d’ensemble. Alors que les musulmans et les immigrés prennent les concessions et les gestes d’ouverture comme un aveu de faiblesse.

L’Eglise se trompe, troisièmement, parce qu’elle laisse de côté l’histoire de l’Europe. L’Europe, modelée par le christianisme, a toujours été en guerre avec l’islam. Comment imaginer qu’il puisse en être autrement aujourd’hui, alors que les musulmans, qui sont en train de nous envahir, savent qu’ils ont désormais la possibilité de prendre une revanche historique sur les Chrétiens, les Européens, les Blancs ? Comment soutenir que la coexistence avec les immigrés peut être durablement apaisée alors que partout dans le monde arabe les Chrétiens sont persécutés et éliminés ? Comment imaginer, sans faire la preuve par là-même d’une naïveté désarmante, que la présence des immigrés, la plupart du temps musulmans, puisse déboucher sur leur intégration, alors qu’ils sont désormais des millions  ?

Mais les responsables chrétiens, en réalité, ne sont pas naïfs. Ils sont au contraire très bien informés et même souvent en première ligne, dans les banlieues, les écoles, les prisons. La vérité est que les évêques, la plupart des prêtres et la majorité des chrétiens pratiquants n’ont pas pour objectif de participer à l’édification d’une société stable et vivable. Plus ou moins consciemment, leur modèle est celui du martyr, de l’église des catacombes, des chrétiens persécutés et jetés aux lions.

Si les choses continuent dans la direction qu’ils souhaitent, ils n’auront pas à attendre longtemps pour voir leurs vœux morbides se réaliser. Dans la société envahie par les immigrés qu’ils promeuvent, les chrétiens comme les autres Français, seront les victimes des violences et des humiliations. Si leur ressort secret est de mourir en martyrs, que les évêques continuent comme ça et ils seront exaucés.

Le père Hamel, égorgé dans son église de St-Etienne-du-Rouvray, était lui aussi personnellement engagé dans l’immigrationnisme et l’accueil des immigrés…

 

  • Viry-Châtillon : les flics, premières victimes du Vivre-Ensemble

Quatre policiers en surveillance dans la cité de La Grande Borne à Viry-Châtillon (Essonne) ont été attaqués à coups de cocktails-Molotov et gravement brûlés . A ce que l’on nous dit, l’un d’eux est toujours entre la vie et la mort. Par leur geste les agresseurs, qui n’ont pas été arrêtés, voulaient de toute évidence signifier que la présence de la police dans la cité n’est pas tolérable.

Depuis quatre décennies environ, les différents gouvernements ont décidé de laisser les quartiers s’organiser librement selon leurs propres règles (voir cette chronique). Les quartiers ne sont pas pour autant des zones de non droit : c’est une autre loi qui s’y applique, déterminée par les caïds et les islamistes. La police a l’ordre de se tenir à l’écart des quartiers afin de ne pas paraître se livrer à des « provocations » susceptibles de déclencher des émeutes. En échange de leur abstention volontaire, les pouvoirs publics espèrent que les caïds, les bandes et les gangs, satisfaits de leur actuel chiffre d’affaires, limiteront les actions de prédation qu’ils mènent en dehors des quartiers au trafic de drogue, aux braquages et aux cambriolages, sans mettre le pays à feu et à sang.

Pour consolider cette stratégie d’abstention, les pouvoirs publics mènent dans les quartiers une politique active de clientélisme : distribution massive d’allocations ; gratuité générale des prestations publiques ; distribution de subventions aux associations tenues par les islamistes ; recrutement des grands frères dans les associations liées à la mairie, dans le journal local, dans le cabinet du maire ou même comme élus dans les conseils municipaux.

Les pouvoirs publics cependant sont tout de même contraints d’assurer une certaine présence publique dans les cités. Ils sont tenus d’y faire fonctionner des écoles et de faire circuler des bus. Lorsque les pompiers et la police sont appelés pour une urgence, ils sont obligés de pénétrer dans la cité, même s’ils savent qu’il s’agit souvent de guet-apens. Le commissariat local reçoit également l’ordre de marquer de temps à autres une présence minimale et de « faire semblant » à dose homéopathique. C’est semble-t-il en surveillant une caméra de surveillance (sic) que les policiers de Viry-Châtillon ont été attaqués.

Pour éviter que les habitants des cités ne se sentent provoqués par une présence publique trop voyante, les pouvoirs publics ont décidé depuis une quinzaine d’années de recruter un grand nombre de chauffeurs de bus, de policiers et maintenant d’enseignants issus des banlieues. Cette politique d’apaisement n’est manifestement pas ressentie comme suffisante.

C’est ainsi que les chauffeurs de bus et les pompiers sont caillassés et agressés quotidiennement dans l’une ou l’autre des 800 cités « prioritaires » que compte la métropole. Quant aux flics de base contraints d’intervenir, ils sont envoyés au  casse-pipe, au volant de leur 308, avec l’ordre de ne jamais tirer même pour se défendre. Et  la certitude d’être lâchés par les politiciens et la haute hiérarchie policière en cas de « bavure ».

Vis-à-vis des policiers, les responsables de l’Etat et des pouvoirs publics se montrent d’un incroyable cynisme, d’une incroyable lâcheté.

Libre-échange transatlantique : la classe dirigeante met le dossier sous le boisseau d’ici les élections

 

Chronique de Paysan Savoyard

(n°151 – septembre 2016)

 

  • Libre-échange transatlantique : la classe dirigeante met le dossier sous le boisseau d’ici les élections

Le gouvernement Français vient de demander l’arrêt des discussions que l’UE conduit avec les Etats-Unis en vue de conclure un traité de libre-échange transatlantique. Afin de développer les échanges entre les deux ensembles économiques, ce projet de traité a pour objet d’harmoniser leurs normes respectives (normes sanitaires, environnementales…) et d’éliminer celles qui ont en réalité un objectif protectionniste.

Les opposants à ce traité craignent notamment que les nouvelles normes ne soient défavorables à l’environnement et à la santé du consommateur et n’autorisent des pratiques jusqu’ici proscrites en Europe (par exemple dans le domaine des aliments OGM).

L’édito du Monde, le journal de la classe dominante, explique comment il faut interpréter cette demande de suspension du gouvernement Français. La classe dirigeante française ayant bien conscience de ce que la majorité de l’opinion est hostile au développement de la mondialisation et du libre-échange, elle veut faire en sorte que le dossier soit mis de côté à l’approche des présidentielles… avant bien entendu d’être ré-ouvert ensuite. Le Monde prévient en effet que « dans le paysage économique de l’avenir, le vieux remède protectionniste ne servirait à rien ». Mais pour que la mondialisation soit « mieux tolérée par les opinions », le journal de l’oligarchie estime que « l’Etat-providence doit s’adapter pour secourir ceux que la mondialisation malmène » et « protège les hommes et les femmes qu’elle marginalise ».

La mondialisation fait exploser les gains des propriétaires des entreprises grâce en particulier aux délocalisations, qui ont diminué considérablement les coûts salariaux. Quant aux dégâts sociaux que la mondialisation provoque en Europe, le chômage massif en particulier, la classe dirigeante veut confier à l’Etat, c’est-à-dire aux contribuables, le soin de les prendre en charge. Il s’agit là d’appliquer l’un des principes centraux du capitalisme : privatisation des profits et socialisation des pertes.

Il y a lieu de remercier Le Monde, et ses propriétaires du CAC 40, de se montrer aussi clairs dans l’exposition de la stratégie que l’oligarchie met en oeuvre à nos dépens.

 

  • La probable candidature d’E. Macron : les habits neufs du libéralisme ranci

Macron veut se présenter comme le candidat du renouveau : jeune, libre de toute appartenance aux vieux partis, en rupture avec la classe politique traditionnelle discréditée.

Cet habillage marketing recouvre un programme libéral tout ce qu’il y a plus classique : moins d’Etat, davantage de liberté pour les entreprises et davantage de profits pour leurs propriétaires. Un certain nombre d’électeurs, qui n’ont aucun intérêt à la mise en place de politiques économiques libérales, se laisseront probablement prendre et séduire par l’attrait de la nouveauté.

Le bon programme économique, à la fois juste et efficace, serait selon-nous le suivant. Non à la mondialisation et aux délocalisations. Non au libéralisme sans règles. Oui aux services publics. Oui à l’Etat régulateur, redistributeur et protecteur.

Mais qu’on en finisse avec l’assistanat. Avec les bataillons de fonctionnaires inutiles dans la fonction publique territoriale. Avec les corporatismes syndicaux abusifs dans le secteur public (qu’il s’agisse de la SNCF ou de l’Education nationale par exemple).

Qu’on en finisse également avec le matraquage fiscal, en faisant des économies là où elles sont possibles : en arrêtant l’immigration ; en arrêtant l’assistanat ; en arrêtant les recrutements de fonctionnaires superflus ; en réduisant le nombre des niveaux d’administration locale ; en supprimant le sénat et en réduisant fortement le nombre des députés…

En un mot, une « économie mixte » (économie de marché avec Etat régulateur) renforcée et assainie. Pour l’instant à notre connaissance, aucun candidat important à la présidentielle n’est malheureusement sur cette ligne.

 

  • Théo, Hugo et Léo ou le rejet du « vivre ensemble »

La classe dirigeante et ses relais médiatiques veulent nous convaincre que la société multiculturelle et multiraciale est possible et désirable. Ils veulent nous faire croire que la majorité des gens, immigrés comme Français de souche, sont favorables au « vivre ensemble ». L’oligarchie alimente sur ce thème une propagande de tous les instants.

Le Système cependant, dans certaines circonstances, est parfois conduit à laisser transparaître la vérité.

C’est ainsi que cet été de grandes affiches dans le métro ont fait la promotion d’un site de rencontres par internet, à destination des parisiens esseulés.  La trouvaille publicitaire est brillante : « Métro, Boulot, Hugo, Théo, Léo… » sur l’affiche rose. « Métro, Boulot, Caro, Véro, Margo… » sur la bleue.  Six prénoms et une absence totale de diversité ethnique… Les publicitaires considèrent apparemment que les célibataires parisiens n’ont pas envie cet été de rencontrer Boubacar ni Abdelkrim, pas davantage que Rachida ou Fatoumata.

Le site de rencontre a envie d’être fréquenté : s’il s’affichait comme « multiculturel », tout le monde le fuirait.

On voit que lorsqu’il s’agit de générer des profits, le Système ne s’embarrasse plus des quotas, de la mixité, de la lutte contre le racisme et les discriminations. Pour gagner de l’argent, il est obligé d’admettre la vérité : le « vivre-ensemble » personne n’en veut.

Burkini : l’envahisseur avance masqué

Chronique de Paysan Savoyard

(n°149 – août 2016)

 

  • Burkini : un débat à côté de la plage

Les maires de certaines communes balnéaires ont pris des arrêtés d’interdiction du burkini sur leurs plages (l’un d’entre eux vient d’être suspendu par le  Conseil d’Etat). Ces interdictions ont déclenché dans les médias une polémique soutenue et fait apparaître trois types de positionnement.

Certains des partisans des « valeurs républicaines » condamnent le burkini au nom du droit des femmes, qui ne doivent pas se voir imposer par les hommes une manière de se vêtir. Leur opposition au burkini, et plus généralement au voile, se fonde également sur le principe de laïcité, qui proscrit selon eux l’affichage ostentatoire de convictions religieuses dans l’espace public.

C’est au nom des mêmes valeurs républicaines que d’autres soutiennent les positions inverses et défendent les porteuses de voile et de burkini. Ceux-là expliquent que la liberté individuelle comprend notamment la liberté de s’habiller à sa guise ou de pratiquer comme on l’entend la religion de son choix.

Qu’ils soient pro ou anti burkini, les militants des « valeurs » affirment tous leur volonté de favoriser l’intégration des immigrés et de lutter contre l’islamisme radical. Ces objectifs communs les amènent pourtant à prendre là encore des positions contraires. Les uns sont opposés au burkini parce qu’il  constitue une manifestation islamiste. Les autres estiment qu’en refusant le burkini, on stigmatise les immigrés ce qui ne peut conduire qu’à les jeter dans les bras des radicaux.

Les mêmes oppositions se retrouvent à chaque polémique concernant l’islam (minaret, repas halal, horaires de piscines…). Au nom des « valeurs », liberté, droit des femmes, laïcité, intégration des immigrés, certains veulent marquer une position de fermeté quand d’autres sont partisans « d’accommodements raisonnables ».

Ces oppositions au sein du camp du Bien mettent en évidence la difficulté devant laquelle sont placés les partisans de la République, de la Laïcité et des Valeurs et dont ils ne savent pas comment sortir. Ils sont favorables à l’immigration ; constatent que celle-ci pose des problèmes croissants ; mais ne veulent à aucun prix la remettre en cause. Confrontés à cette aporie, les militants des Valeurs passent un mauvais été.

A côté de ces deux positions « républicaines », il en est une troisième : celle des soumis, des tolérants, des consentants. Ceux-là affirment que la querelle du burkini, autour d’un « bout de chiffon », est ridicule et dérisoire. Voile, minaret, halal, ils ont la même réaction à chaque nouvelle polémique : soucieux quoi qu’il arrive de noyer le poisson, de détourner le sujet et de regarder ailleurs, ils dénoncent des « débats ridicules » et des « guerres picrocholines ». Les soumis ajoutent que la dénonciation du burkini (ou du voile, ou du halal…) constitue en réalité une manifestation d’intolérance, de racisme et d’hostilité aux immigrés. Ces tolérants ont d’ores et déjà consenti à subir la loi de l’envahisseur : ce sont les futurs dhimmis.

Quant à la classe dirigeante, elle tire profit de ces débats, qu’elle suscite et alimente. Ils ont en effet pour elle un double intérêt. Ces polémiques tout d’abord font porter l’attention sur un point particulier (burkini, halal, déchéance de nationalité…), détournant ainsi le regard de la question centrale : l’invasion migratoire de la France et de l’Europe.

Ces débats passionnés permettent ensuite de créer la confusion : sous le déluge des arguments contraires, personne ne sait plus finalement que penser et ne songe pas à mettre en cause la politique d’ensemble suivie par le Système. Provoquant et alimentant ces disputes, aussi enflammées que subalternes, la classe dirigeante peut poursuivre, dans la confusion générale, sa politique mondialiste et immigrationniste.

Il nous paraît clair que toutes ces positions pro et anti burkini sont à côté de la plaque. Le burkini est un acte politique. Comme toutes les autres revendications mises en avant par les immigrés, il marque à la fois la volonté de prise de possession du territoire de l’Europe par le nombre ; et une volonté de confrontation avec les sociétés européennes par les comportements. Ce qui est en jeu, dès lors, ce n’est pas d’interdire ou non le burkini : la provocation et la revendication se porteront immédiatement sur une autre terrain.

De même la distinction entre l’islam radical et « l’immense majorité des immigrés désireux de s’intégrer » est, elle aussi, à côté de la plaque. Le passage à l’acte terroriste et djihadiste ne concerne qu’une assez faible minorité, c’est entendu. En revanche une proportion importante et manifestement croissante de la population immigrée est engagée depuis plus de vingt ans dans un processus d’affirmation identitaire, de refus d’intégration et de confrontation : voile, ramadan, mosquée, halal…

Quand cesserons-nous de nous réfugier dans une position d’aveuglement volontaire ? Le problème ce n’est pas le burkini, ni le voile, ni le halal. Le problème ce n’est pas non plus l’islam radical. Le problème n’est même pas l’islam. Source de toutes ces controverses et cause de nos principales difficultés, le problème essentiel est simple  : nous sommes en train d’être envahis.

 

  • Afflux de candidatures à la présidentielle : Et tout ça pour poursuivre la même politique !

L’approche de la rentrée politique a incité un certain nombre de politiciens à annoncer leur candidature à la présidentielle. M. Sarkozy vient de confirmer qu’il était candidat à la primaire des Républicains. Une dizaine d’autres s’étaient déjà déclarés. A gauche la liste s’allonge également. Certains se disent candidats à la primaire de leur parti (Mme Duflot, M. Hamon…). D’autres, comme M. Mélenchon, candidats tout court. La plupart sont candidats pour exister politiquement dans leur parti et n’iront pas au bout. Une fois les primaires achevées, la recherche des signatures effectuera un autre écrémage et seuls une dizaine de prétendants seront effectivement sur la ligne.

Cette multiplication des candidatures suscite cette réflexion. Ils sont nombreux et leur affrontement sera sanglant : mais ils veulent tous faire la même politique. Quelques-uns s’opposent, mollement, à la mondialisation. Tous en revanche sont immigrationnistes.

Reste Mme Le Pen. Son discours est pour l’instant plutôt confus. Le seul point de son programme qui avait le mérite de la clarté, la sortie de l’euro, semble aujourd’hui remis en cause. Attendons… Sans grandes illusions…

 

  • Jeux Olympiques : les Français de couleur brillent dans les sports de combat

Les JO sont terminés et les Français se sont illustrés dans certaines disciplines, en particulier les sports de combat : judo, boxe.

Signalons au passage l’absence scandaleuse de la boxe Française parmi les disciplines olympiques, alors que ce sport de percussion a été codifié dès 1877 par Joseph Charlemont, que l’on dénombre actuellement 50.000 licenciés dans plus de 700 clubs et qu’il est officiellement répertoriée en 2015 à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France. En outre, la savate était présente lors des Olympiades de 1900 : et pour cause, le baron Pierre de Coubertin était lui-même un pratiquant.

Dans ces disciplines les médaillés français sont tous issus de l’immigration extra européenne ou des îles. Les Blancs sont absents. Il en est de même dans les clubs d’arts martiaux, où les Blancs sont peu nombreux.

Cela veut-il dire que les non-Européens sont physiquement plus forts ? Peut-être. Mentalement plus armés et plus déterminés ? Sûrement. Plus agressifs ? A n’en pas douter.

Nous autres les Blancs Bisounours, fraternels et tolérants, doux et pacifistes, tendeurs de joue gauche et amoureux de nos ennemis, immigrationnistes et Citoyens du Monde, nous avons du souci à nous faire…

Etats-Unis : le Melting-Pot était une fable

Chronique de Paysan Savoyard

(n° 146 – juillet 2016)

 

  • Etats-Unis : le Melting-Pot était une fable

Cinq policiers blancs ont été assassinés à Dallas le 8 juillet par un Noir qui voulait venger les Afro-Américains abattus par la police. Les policiers assassinés encadraient précisément une manifestation dénonçant les bavures policières dont les Noirs estiment être spécialement victimes. Un nouveau mouvement de défense de la communauté Noire s’est constitué à cette occasion.

Le constat s’impose. Les relations entre communautés et entre races aux Etats Unis ne sont pas apaisées. Et elles ne l’ont jamais été. Les Noirs sont surreprésentés dans les prisons et dans les chiffres du chômage, sous-représentés dans les universités. Les Etats-Unis sont une addition de communautés qui coexistent plus ou moins pacifiquement mais vivent sur un mode communautaire. Les votes sont déterminés par les appartenances communautaires et raciales. C’est ainsi que les minorités hispaniques (18 % de la population) et afro américaines (13 %) votent massivement démocrate tandis que les Blancs se partagent entre les deux grands partis. Ces Blancs sont en train de perdre leur domination : compte tenu de leur natalité et de l’immigration, les Hispaniques deviendront le groupe dominant à l’échéance de 2050.

A l’occasion de l’élection d’Obama, élu notamment par des Blancs, les analystes autorisés s’étaient félicités de ce que l’électorat ne considérait plus la race comme un paramètre important. Les Etats-Unis, expliquaient-ils, étaient devenus un pays indifférent à la race. C’était faux bien sûr, les violences de ces derniers mois le montrent.

Notons qu’en France pendant des décennies, l’éducation nationale a abreuvé les élèves d’analyses décrivant les Etats-Unis comme un Melting-Pot. C’était, comme on le voit, de la propagande.

 

  • Festivals de cynisme

Avec le début de l’été reprend le cycle des festivals culturels, de musique classique, de théâtre, de danse, organisés un peu partout en France. Le public cultivé auquel ces festivals sont destinés partage et propage souvent les idées de la couche dirigeante de la société à laquelle ils appartiennent. Enfants de la révolution française, ils sont très généralement athées militants. C’est pourtant dans les églises, monastères et basiliques que se déroulent la plupart des spectacles et concerts ! Les amateurs des festivals culturels sont républicains et démocrates mais se pressent dans les gentilhommières et les parcs des châteaux. Ils goûteraient peu que leur soient proposés des spectacles sur les parkings des centres commerciaux ou les parvis des villes nouvelles. Ils sont modernes mais détestent les lieux de la modernité. Hommage du vice à la vertu, ils révèrent la beauté et la puissance d’évocation des bâtiments classiques

De même ils préfèrent habiter dans les immeubles haussmanniens ou mieux encore dans les hôtels particuliers de l’Ancien régime, laissant aux autres les barres et les tours inspirées de Le Corbusier, dont ils louent par ailleurs le génie.

L’hypocrisie et le cynisme de la couche dirigeante sont sans limites.

 

  • La distribution du Bac : illusion, impasse, démagogie

L’année scolaire se termine avec ces deux événements : le Bac et l’orientation dans l’enseignement supérieur. Chaque année un peu plus les aberrations du système apparaissent en pleine lumière. Le Bac est distribué avec largesse : 87 % de réussite. Les notes sont relevées, harmonisées, manipulées pour que le taux de réussite soit suffisamment élevé et qu’il soit à peu près le même dans les différents départements. Grâce à ces subterfuges, la plupart des élèves atteignent le niveau du bac puisqu’on a créé pour ce faire bac techno et bac pro. Tous les bacheliers intègrent ensuite l’enseignement supérieur puisque la détention du bac y ouvre droit à une inscription. Et l’oligarchie de se féliciter de l’augmentation du niveau.

La réalité n’est pas celle-là bien entendu. La sélection est aussi féroce qu’avant mais elle s’opère de façon discrète. Les filières sélectives (écoles d’ingénieurs, écoles de commerce, science po) organisent des concours d’entrée. Les classes préparatoires choisissent sur dossier, en fonction du lycée d’origine, de l’âge, des mentions et des bulletins. Les universités, elles, ne peuvent généralement pas sélectionner à l’entrée mais elles écrèment par un échec massif en première année. Les filières universitaires qui n’effectuent pas cet écrémage sont celles qui débouchent sur des diplômes sans valeur sur le marché du travail. Enfin de nombreux étudiants sortent sans diplôme après avoir redoublé ou triplé.

Il faudrait faire l’inverse. Sélectionner à l’entrée de l’enseignement supérieur afin de garantir à la sortie un emploi correspondant aux études suivies. Il faudrait dans le secondaire mettre fin au collège unique, sélectionner à  l’entrée dans les études générales et conduire la majorité de la cohorte vers l’enseignement professionnel et l’apprentissage.

Le système de formation devrait en effet refléter la réalité de l’organisation sociale : la majorité des emplois ne sont pas des emplois supérieurs d’encadrement et de conception mais des emplois d’encadrement intermédiaire et des emplois d’exécution.

Quand consentira-t-on à tourner le dos à la démagogie et aux illusions ?