Pourquoi n’a-t-on pas fermé les frontières pour empêcher l’arrivée du virus en France ?

Chronique de Paysan Savoyard

(n°229 – Mars 2020)

Face à l’épidémie, et sans présumer de la suite, il apparaît d’ores et déjà que le gouvernement français et les autres gouvernements ouest-européens se sont montrés gravement insuffisants.

  • Face à l’épidémie, l’attitude des autorités française est soit excessive soit insignifiante

Quoi qu’il arrive désormais, on peut affirmer que les mesures prises jusqu’ici par le gouvernement français ont été inadaptées. De deux choses l’une, en effet. Soit, au vu des éléments recueillis par les scientifiques et les experts, les autorités ont pu rapidement parvenir à la conclusion que le virus n’est pas significativement plus dangereux que celui de la grippe saisonnière, qu’il touchera surtout comme lui les personnes âgées et déjà malades et qu’il ne fera pas davantage de morts. Dans ce cas il aurait fallu le dire d’emblée clairement. Et il n’aurait pas fallu multiplier les mises en garde, les recommandations insistantes, les conférences de presse quotidienne et les conseils de défense (sic), qui ont créé une atmosphère de psychose. Il n’aurait pas fallu prendre les mesures d’annulation et de restriction, qui s’accumulent désormais et auront un impact négatif probable sur le fonctionnement de l’économie.

Soit au contraire l’épidémie est grave et le virus probablement beaucoup plus dangereux que celui de la grippe : et dans ce cas les pseudo mesures prises jusqu’à présent sont dérisoires et évidemment insuffisantes.

Or différents éléments conduisaient à penser dès le début de l’épidémie que la situation risquait d’être grave. Le principal est l’attitude de la Chine, qui a pris, une dizaine de jours après l’apparition du virus, des mesures extrêmement vigoureuses, telles que la mise en quarantaine de villes entières. La situation en Chine a également montré que le virus nécessite beaucoup plus  fréquemment que celui de la grippe une hospitalisation et des opérations de réanimation et qu’il risque de ce fait d’entraîner la saturation du système hospitalier.

En dépit de ce risque, les gouvernements européens, dont le nôtre bien sûr, se sont refusé à prendre des mesures véritables, telles que la fermeture des frontières.

  • Pourquoi n’a-t-on pas tenté d’arrêter le virus aux frontières ?

La question principale qui se pose nous paraît-être la suivante : pourquoi n’a-t-on pas tenté d’arrêter le virus aux frontières de l’Europe et de la France ?

Il convient de rappeler que le virus dont il s’agit vient de Chine, qu’il n’était pas présent en Europe jusqu’au 24 janvier et qu’il se transmet, exclusivement semble-t-il, d’homme à homme. Il était donc possible d’instaurer aux frontières françaises, ainsi qu’aux frontières des différents pays européens, des mesures destinées à empêcher l’entrée du virus sur le territoire, et ce jusqu’à sa disparition dans les pays infectés : soit l’interdiction d’entrer, appliquée à la fois aux  frontières terrestres, maritimes et aériennes, soit à tout le moins la mise en quarantaine systématique de toutes les personnes venant de l’étranger.

Ces mesures auraient nécessité une importante mobilisation, dans les gares, ports, aéroports et postes frontières. Elles auraient eu, certes, un coût humain et matériel important. Mais, si cette politique avait été appliquée immédiatement et de façon rigoureuse, on peut raisonnablement penser qu’elle aurait permis d’empêcher l’entrée du virus sur le territoire. Les coûts humains et matériels d’une telle politique auraient été probablement très inférieurs à ce que coûte désormais la lutte contre l’épidémie maintenant que le virus est présent sur le territoire.

Les autorités considéraient d’ailleurs elles-mêmes que ces mesures de contrôle et de mise en quarantaine pouvaient être efficaces puisqu’elles les ont mises en œuvre à l’égard des personnes que l’on est allé chercher en Chine pour les rapatrier. Malheureusement cette mesure de quarantaine n’a concerné que ces personnes rapatriées : pendant ce temps les étrangers entraient eux librement, et continuent aujourd’hui encore à entrer, par les gares, les routes et les aéroports…

Relevons que les autorités auraient disposé d’un délai largement suffisant pour la mise en place d’une politique de fermeture ou de mise en quarantaine systématique. L’épidémie est apparue en Chine dans le courant du mois de décembre. La présence du virus a pour la première fois été détectée en France, premier pays européen à être touché, le 24 janvier, chez des touristes chinois.

Cette politique de fermeture générale des frontières ou de mise en quarantaine systématique des personnes venant de l’étranger, a été refusée d’emblée par les autorités françaises comme européennes, qui l’ont déclarée « inadaptée » et « disproportionnée ». En France, jamais les personnes en provenance de l’étranger, y compris de Chine ou d’Italie, n’ont été empêchées d’entrer et n’ont subi de contrôle, jusqu’à aujourd’hui encore.

Les autorités françaises n’ont pas varié de cette ligne No Border : c’est ainsi que M. Macron vient de déclarer, le 10 mars, que les mesures de restriction décidées par l’Autriche et la décision de la Slovénie de fermer sa frontière avec l’Italie « étaient de mauvaises décisions ».

De nombreux pays ont pourtant progressivement mis en place des mesures de contrôle aux frontières ou d’interdiction d’entrée des étrangers venant de pays infectés. Ces jours-ci, la Slovénie et l’Autriche viennent de fermer leur frontière avec l’Italie. Plusieurs pays  désormais (Israël par exemple) restreignent ou interdisent l’entrée des personnes qui viennent de France, tandis que la France continue à laisser entrer tout le monde : c’est ainsi que les Français ne peuvent plus désormais entrer en Italie tandis que les Italiens entrent eux en France sans restriction…

Si les choses devaient mal tourner, il faudra le moment venu demander des comptes aux autorités. Pour quelle raison n’ont-elles même pas tenté de fermer les frontières ?

  • Une politique de demi-mesures 

La politique de fermeture et de protection du pays à ses frontières ayant d’emblée été rejetée, le virus est entré en France – et de ce fait en Europe – le 24 janvier. A compter de cette date, la politique mise en œuvre a consisté en une série de demi-mesures sans cohérence ni efficacité.

Il n’y a eu pendant près de deux semaines qu’un puis deux foyers d’épidémie en France : la Haute-Savoie, puis l’Oise. A ce moment le virus n’était présent nulle part ailleurs sur le territoire. Il aurait donc été possible de mettre en confinement ces deux zones pour éviter la propagation du virus au reste du pays. Là encore ce n’est pas ce qui a été fait. Le mot confinement a été utilisé par les autorités pour désigner une politique qui n’avait rien à voir. On a fermé des écoles, déconseillé puis interdit dans ces zones les rassemblements importants, conseillé aux personnes y habitant de ne pas en sortir : mais il n’y a jamais eu de confinement. Un confinement aurait supposé de boucler ces zones, en empêchant toute sortie, ce qui n’a évidemment pas été fait, pas plus qu’on n’avait fermé les frontières du pays.

Il a été jugé préférable de multiplier les demi-mesures, dans le contexte d’incohérence qu’ont relevé les médias. Interdiction des marchés en plein air dans les zones infectées, tandis que les supermarchés restaient ouverts. Interdiction des rassemblements importants, tandis que Disneyland restait ouvert, que les transports en commun continuaient à fonctionner et qu’on autorisait, en janvier, 3000 supporteurs venus d’Italie du nord à se rendre en car à Lyon. Le plus tristement risible reste tout de même la décision, restée valable plusieurs semaines, d’interdire les rassemblements en milieu clos de plus de 5000 personnes (la jauge vient d’être abaissée à 1000) : et c‘est un rassemblement de 2000 personnes, à Mulhouse, qui a été un facteur majeur de propagation….

  • Le choix de la gesticulation

Il apparaît qu’en réalité les pouvoirs publics ont fait le choix de ce qu’on appelle dans le domaine de la géopolitique la « gesticulation ». En multipliant les déclarations et les recommandations et en s’en tenant à des mesures en réalité factices, il s’agit pour les autorités de paraître agir, tout en se refusant à prendre des mesures véritables et efficaces, telles que la quarantaine aux frontières ou le confinement véritable des foyers d’infection. Le choix de la gesticulation s’explique très simplement : dans nos pays ouest-européens, les pouvoirs sont faibles, toujours entre deux élections, incapables par nature d’imposer quelque mesure forte que ce soit.

La stratégie de M. Macron et de son gouvernement a donc été la suivante. S’ils avaient pris d’emblée des mesures radicales, une grande partie de la classe dominante – les bien-pensants, les bourgeois, les gens de gauche – auraient dénoncé l’autoritarisme, le populisme et la xénophobie. Plutôt que d’essuyer ces injures, M. Macron et son équipe ont préféré laisser la situation se dégrader et l’épidémie s’étendre. Les mesures radicales finiront par s’imposer d’elles-mêmes, à l’instar de ce qui se passe désormais en Italie : elles seront alors admises parce qu’elles paraîtront dictées par les événements eux-mêmes. Le résultat de cette stratégie de pourrissement est que l’impact économique sera probablement bien plus élevé que si des mesures fortes avaient été prises d’emblée. L’impact sanitaire sera lui aussi bien plus lourd. Macron et son gouvernement finiront probablement par s’aligner sur l’Italie : mais, comme en Italie d’ailleurs, ce sera trop tard.

Cette gesticulation s’accompagne d’une jactance et d’une mise en scène bouffonne visant à mimer un gouvernement en pleine action face à la crise. Plutôt que le terme de foyer d’infection, les cuistres ont imposé le « cluster », qui fait plus sérieux. On a remplacé Coronavirus, qui sentait son plouc, par Covid 19 et même SARS-Cov-2, autrement plus techniques, avec l’ambition de renforcer la crédibilité des discours d’experts. On décide doctement de passer de la phase 1 à la phase 2, en attendant la phase 3, pour donner l’impression que l’on agit de façon rationnelle, en s’adaptant à une situation que l’on peut prévoir et contrôler dans ses grandes lignes… Alors que ces passages d’une phase à une autre ne sont que la traduction en langage techno du constat que tout-un-chacun peut faire : l’épidémie s’étend et les mesures prises se révèlent ineptes et dépourvues d’efficacité.

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La religion de l’économie et le dogme européen de l’ouverture des frontières et de la libre circulation jouent bien entendu un rôle majeur dans l’attitude des autorités. Il s’agit pour elles avant tout de ne pas paraître donner raison aux discours et aux analyses populistes.

C’est pour les mêmes motifs, l’économie et les profits d’une part, l’idéologie sans-frontiériste d’autre part, que les gouvernements européens laissent faire et même encouragent et accompagnent l’immigration de masse. Habilement, la Turquie a choisi le moment où les gouvernements européens sont aux prises avec la crise du virus pour ouvrir sa frontière et appeler les millions de migrants qu’elle conservait sur son sol comme moyen de chantage à envahir l’Europe. Or l’enjeu migratoire est évidemment bien pire que le virus, lequel aura probablement disparu, espérons-le du moins, d’ici quelques semaines. Ainsi qu’ils procèdent face au virus, les gouvernements ouest-européens refuseront probablement de s’opposer efficacement à l’entrée de ces centaines de milliers d’envahisseurs supplémentaires. Les morts du coronavirus seront pour la plupart des blancs âgés… immédiatement remplacés donc par des orientaux et des africains venus de Turquie, jeunes et en pleine forme.

Précédés par le virus, les immigrés se pressent à nos frontières… Les cavaliers de l’apocalypse…

7 commentaires sur “Pourquoi n’a-t-on pas fermé les frontières pour empêcher l’arrivée du virus en France ?

  1. Ah ben oui, macron n’est pas si génial qu’on nous l’avait dit et répété jusqu’à satiété – en fait il est même beaucoup plus mauvais que ce que les plus pessimistes pouvaient imaginer, chaque jour en administre la preuve.
    Mais on ne pouvait tout de même pas ne pas voter contre Marine Le Pen, ça ne se fait pas, des choses comme ça, quand on ne veut pas revivre « les heures les plus sombres de notre histoire » ! Pas vrai ?
    Il faudra y penser pour le réélire en 2022, si on est encore là, et si la constitution de la Ve n’est pas encore remplacée par la charia.

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