La France, tout à la fois socialiste, ultralibérale et totalitaire

Chronique de Paysan Savoyard

(n° 302 – Août 2023)

En ce premier tiers du vingt-et-unième siècle, la France apparaît comme un objet tout à fait étrange du point de vue de l’analyse politique, sociale et économique. Elle constitue en effet tout à la fois un pays socialiste, ultralibéral et totalitaire.

  • La France pays socialiste

De nombreux points de vue, nous allons en dresser la liste, la France peut être considérée comme un pays socialiste.

Le premier signe de cette situation est le nombre considérable des structures publiques. Il existe tout d’abord un grand nombre de services publics, qui revêtent différents statuts : sécurité sociale, hôpitaux, écoles, organismes d’HLM… A côté de ces structures à la légitimité incontestable, il en existe également de nombreuses autres dont la justification est plus douteuse. Il faut citer ainsi les nombreux niveaux d’administration et notamment les multiples couches du mille-feuilles territorial (communes, communauté de communes et d’agglomérations ou communautés urbaines, départements, régions) : cet empilement est une source de double-emplois, de gâchis, de dépenses de structures, d’emplois surnuméraires et d’opacité. On peut relever également l’existence des multiples commissions, comités, conseils et autres hautes autorités qui gravitent dans la périphérie de l’administration. Les dimensions de la sphère parapublique, constituée de multiples associations vivant de fonds publics et chargées de missions de services publics, doivent également être mentionnées. Là encore, opacité, enchevêtrement des structures et contournement des règles en vigueur dans le secteur public caractérisent fréquemment ce secteur pseudo associatif. Le caractère surdimensionné des structures politiques nationales est également à signaler : par exemple le nombre de députés est de 577 (contre 435 membres de la chambre des représentants aux Etats-Unis, 5 fois plus peuplé), 348 sénateurs (100 aux Etats-Unis). Se trouve ainsi vérifiées les analyses des théoriciens libéraux, comme F. Hayek. Lorsque la sphère publique est trop importante, elle est entourée d’une couche épaisse de mauvaise graisse : gravitent dans sa périphérie toute une série de structures qui prolifèrent et vivent comme des parasites.

Deuxième signe de l’existence d’un système socialiste : le nombre énorme de fonctionnaires et agents publics. Le nombre des fonctionnaires et agents de la fonction publique d’Etat, territoriale et hospitalière est de 5,7 millions. Il faut ajouter les 165 000 salariés de la sécurité sociale (voir ici), ainsi que les 1,2 million d’emplois dans le secteur associatif non marchand, qui vit des subventions des pouvoirs publics (en particulier dans le secteur de l’action sociale ; voir ici) et que nous avons évoqué plus avant. Enfin parmi les 760 000 salariés des entreprises publiques, une partie bénéficient d’un statut fortement protecteur, proche par plusieurs aspects de celui des fonctionnaires (SNCF, EDF… ; voir ici). Le total de tous ces emplois financés sur fonds publics représente une proportion considérable (plus du quart) des 27 millions d’emplois salariés (voir ici). Un certain nombre de ces emplois sont de toute évidence des emplois surnuméraires, créés pour limiter artificiellement le chômage. C’est notamment pourquoi les effectifs de la fonction publique territoriale ont été fortement augmentés dans les années 1980 et 1990. Ces emplois de complaisance relèvent souvent, en outre, de la logique du clientélisme local. Il est notoire par exemple qu’une partie des emplois locaux correspondent à des horaires de travail très faibles et à un absentéisme élevé. Parmi les emplois créés pour faire baisser artificiellement le chômage, on peut également citer les « emplois aidés » : ces emplois sont environ 40 000, dans la fonction publique, en particulier dans la fonction publique territoriale (voir ici) ; en comptant les emplois du secteur marchand, les bénéficiaires de contrats aidés étaient 182 000 en 2020 (voir ici).

La présence de syndicats artificiellement soutenus par les pouvoirs publics constitue un autre signe de l’existence d’un système de facto socialiste. Les syndicats en France sont subventionnés en particulier par le système de la gestion soi-disant paritaire de la protection sociale, qui permet aux appareils syndicaux de disposer d’emplois fictifs payés par la sécurité sociale. Très peu présents dans les entreprises, les syndicats français sont en revanche très implantés dans la fonction publique et dans le secteur public (SNCF, EDF, contrôleurs aériens…) où, à l’abri de statuts protecteurs, ils développent une action hyper-corporative, à coups de grèves à répétition, préjudiciable à l’intérêt général. 

Quatrième signe. Toutes une série de secteurs sont fortement subventionnés : l’agriculture, la culture, la presse, le milieu associatif… Le principe même des subventions n’est sans doute pas contestable, cet outil constituant l’un des leviers de toute action publique. Mais l’ampleur des subventions est telle qu’elle entraîne manifestement des abus. Par exemple la presque totalité de la presse subventionnée est vouée au soutien actif du Système. Par exemple le niveau de subventions distribuées par le ministère de la culture permet la multiplication de productions « culturelles » de qualité manifestement médiocre. Par exemple encore, les subventions à l’agriculture sont captées pour une bonne partie par l’agriculture industrielle et capitalistique…

Autre signe de l’existence d’un système socialiste : la politique d’indemnisation du chômage est extrêmement sociale. Elle est tellement généreuse et large qu’elle finance en réalité un assistanat massif. Le nombre de chômeurs, au sens du BIT, est actuellement de 2,2 millions (voir ici). En outre environ 1 million de personnes sont inscrites à Pôle emploi sans correspondre aux critères BIT, le plus souvent parce qu’elles ont occupé un emploi à temps partiel dans les semaines précédent leur inscription. Il existe également ce que l’INSEE appelle un « halo autour du chômage », composé de personnes qui souhaitent travailler mais qui ne sont pas immédiatement disponibles ou ne font pas de recherche d’emploi : ce halo est de près de 2 millions de personnes (voir ici). Il faut ajouter enfin au moins un million de personnes qui ne souhaitent pas travailler (sur les 2 millions de titulaires du RSA, seuls 40 % sont inscrits à Pôle emploi ; voir ici). Au total, ce sont au moins 6 millions de personnes d’âge actif qui n’occupent pas d’emploi, tout en percevant le plus souvent un revenu de substitution (allocation chômage et RSA en particulier).

On peut également mentionner l’augmentation spectaculaire du nombre des étudiants (3 millions de personnes inscrites actuellement dans l’enseignement supérieur contre 1,1 million en 1980). Ce triplement a permis de faire baisser artificiellement le chômage (même si une minorité des étudiants occupent un emploi à temps partiel). Cette augmentation considérable des étudiants est d’autant plus contestable qu’une part considérable d’entre eux n’obtiendront pas d’emploi correspondant à leur qualification à l’issue de leurs études (40 % des inscrits à l’université la quitteront sans aucun diplôme). Pourtant les emplois non pourvus se comptent par centaines de milliers. Le gouvernement les estime à près de 400 000 (voir ici). Selon d’autres sources le nombre serait très supérieur. On se trouve donc manifestement en présence d’une situation du travail particulièrement malsaine, où se combinent assistanat massif et emplois non pourvus (voir cette chronique).

L’une des preuves les plus évidentes de ce que la France est un pays socialiste est le niveau des dépenses publiques (53 % du PIB) et celui des impôts, taxes et cotisations sociales (ou « prélèvements obligatoires »). Le taux de prélèvement obligatoire est d’environ 45 % du PIB, l’un des plus élevés du monde (45,6 % en 2020 selon l’UE, en deuxième position derrière seulement le Danemark mais devant les pays pourtant ultra sociaux que sont la Suède et la Norvège (voir ici ; tableau page 193). Ce taux est considérablement plus élevé que dans les pays libéraux, tels que les Etats-Unis (où le taux est de 27 %) ou le Royaume-Uni (33 %) : mais il également bien plus élevé qu’en Allemagne (40 %), pays pourtant social, où les syndicats sont puissants et qui est souvent gouverné par les sociaux-démocrates.

Ce taux de prélèvements obligatoires était inférieur à 35 % jusqu’au milieu des années soixante-dix. Il n’a cessé d’augmenter depuis, pour financer les différents postes de dépenses que nous évoquions plus haut : la multiplication des structures publiques ; la multiplication du nombre de fonctionnaires, notamment pour diminuer artificiellement le chômage ; la multiplication du nombre des étudiants ; le financement du chômage et de l’assistanat. Ajoutons bien sûr le financement de l’immigration, qui est sans doute l’un des gouffres principaux. Le niveau extrêmement élevé des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires résulte d’une part de ces différentes dépenses et d’autre part d’une politique massive de redistribution et de « réduction des inégalités » (voir cette chronique).

C’est là un autre signe du fait que la France est un pays socialiste : une politique intensive de redistribution et de « réduction des inégalités » est en effet mise en œuvre. L’ampleur de cette politique est l’une des explications des taux records de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires. Tandis qu’une partie de la population est lourdement prélevée, une autre bénéficie de la redistribution : redistribution monétaire (ce sont les prestations sociales diverses qui sont fonction du revenu et sont versées en argent) et non monétaire (sous forme de gratuité des services publics en fonction du revenu). L’INSEE indique ainsi que 60 % des ménages sont des bénéficiaires nets du système de prélèvements et de redistribution, c’est-à-dire qu’ils reçoivent davantage qu’ils ne paient (voir ici). Au contraire les classes moyennes et aisées sont contributeurs nets : c’est ainsi par exemple que seuls 45 % des foyers paient un impôt sur le revenu (voir ici). Pour les ménages aisés, le taux de prélèvement obligatoire peut être beaucoup plus élevé que le taux moyen de 45 % : pour les hauts salaires, il peut dépasser 70 %, si l’on additionne charges sociales, impôt sur le revenus, TVA et les différentes taxes. Rappelons à ce propos que les charges sociales représentent la moitié environ du coût total salarial (la distinction artificielle entre cotisations dites « salariées » et « employeurs » dissimulant cette réalité) : le salaire « net » versé au salarié n’est que la moitié du coût salarial, l’autre moitié finançant la sécurité sociale. Au total, les différents moyens d’intervention de la puissance publique (prélèvements, redistribution monétaire, services publics partiellement ou totalement gratuits) conduisent à une considérable redistribution. C’est ce que confirme une récente étude de l’INSEE (mars 2023). Selon cette étude, avant redistribution, les écarts de revenus « primaires » (c’est-à-dire les revenus du travail et de la propriété) sont de 1 à 22 entre les 10 % les moins riches et les 10 % les plus riches (chaque décile comprenant environ 6 millions de personnes). Après redistribution monétaire (prélèvements d’une part, prestations monétaires d’autre part) et après prise en compte des transferts non monétaires (transferts en nature et bénéfice des services publics collectifs, par exemple la gratuité des services publics ou du logement HLM pour les titulaires de revenus faibles), les écarts de niveau de vie ne sont plus que de 1 à 3 (3,2 exactement ; voir ici, notamment le tableau de la p. 14) ! L’incroyable ampleur du prélèvement socio-fiscal et la puissance de la machine à redistribuer nous paraissent la preuve la plus nette de ce que la France est un pays socialiste.

Dernier signe et non le moindre : le thème de l’égalité est en France omniprésent. Il est dominant dans les discours de tous les secteurs de la société, comme dans les discours de tous les partis politiques. Il est l’objectif de toutes les politiques publiques. La réduction des inégalités et la redistribution sont l’objectif premier des politiques fiscales et sociales, comme nous le venons de le voir au paragraphe précédent. Mais les autres politiques publiques sont, elles-aussi, dominées par l’objectif d’égalité. La politique de logement, par exemple, a pour objectif de réduire les inégalités en permettant aux milieux défavorisés, non seulement d’accéder au logement (système des HLM), mais aussi aux villes et aux quartiers « favorisés » (par l’effet de la loi SRU). De même encore, il est admis par tous ou presque que l’école doit avant tout se fixer un objectif de réduction de « l’inégalité des chances » (pour notre part nous considérons au contraire qu’un des rôles majeurs de l’école est de faire en sorte que, dans l’intérêt général, les meilleurs puissent atteindre le plus haut niveau d’instruction et de compétence possible).

On notera pour terminer que l’ampleur de la redistribution opérée par le système socio-fiscal n’est pas encore suffisante pour les progressistes, qui dominent presque tous les secteurs d’influence (école, université, culture, médias…) : ils ne cessent de dénoncer les inégalités et d’en appeler à un renforcement toujours plus marqué des politiques d’égalité. On voit là se manifester la branche « égalitariste » (ou « communiste ») du progressisme.

  • La France pays ultralibéral

La France est donc indubitablement un pays socialiste, quasi communiste même à plusieurs égards. Mais elle est pourtant également, de façon paradoxale, un pays très libéral et même, sous différents aspects, ultralibéral.

Premier aspect – fondamental – de l’ultralibéralisme, la classe dirigeante, en France comme en Europe, a adhéré au mouvement de mondialisation et de délocalisations inspiré par les Etats-Unis. L’abaissement des barrières douanières, la libéralisation des mouvements internationaux de capitaux et la délocalisation dans les pays à bas coût ont accru les profits de la classe dirigeante dans des proportions considérables, peut-être même sans précédent historique (voir cette chronique et celle-ci).

Il faut ensuite souligner ce deuxième point : la partie supérieure de la société française échappe pour une bonne part aux mécanismes socialistes que nous venons de décrire, en particulier au système de prélèvement et de redistribution. Celui-ci pèse à plein sur ce qu’il est convenu d’appeler la classe moyenne, c’est-à-dire la majorité des salariés, qui supporte l’essentiel de la charge (à ce propos, nous avons déjà signalé (voir ici) que le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, mis en place en 2019, a pour principal intérêt de rendre cet impôt presque invisible et indolore : il est donc devenu tolérable pour ses victimes, en dépit de son poids écrasant. Nous considérons pour notre part que cette réforme à effet anesthésiant constitue pour le Système la plus importante de celles opérées par E. Macron). Les riches en revanche parviennent à éviter les taux de prélèvements les plus élevés. Les principales techniques sont les suivantes. La première est celle des niches fiscales et des différents mécanismes de défiscalisation, qui peuvent permettre d’alléger fortement l’impôt sur le revenu. Leur utilisation est de fait réservée aux ménages disposant de revenus suffisamment élevés pour en consacrer une partie à ces dépenses qui constituent en quelque sorte des « investissements fiscaux ». La deuxième technique consiste à tirer parti de la taxation moindre existant dans de nombreux pays étrangers : par la domiciliation fiscale à l’étranger, par la création de sociétés dont le siège est à l’étranger, par l’ouverture de comptes non déclarés dans des pays fiscalement accommodants ou dans des paradis fiscaux. Une troisième technique consiste à tirer parti du système des sociétés : la création d’une société permet de placer des éléments de train de vie (maisons, voitures…) comme des charges de la société dont on est propriétaire. Un autre avantage dont bénéficient les propriétaires de sociétés est que les bénéfices des sociétés sont taxés à un taux très inférieur au taux de l’impôt sur le revenu (le taux de l’impôt sur les sociétés est désormais de 25 %, contre 41 et 45 % pour les taux des tranches supérieures de l’impôt sur le revenu ; notons que, parmi les mesures qu’il a prises pour favoriser les entreprises, les hauts revenus et les patrimoines, E. Macron a fait baisser au cours de son premier mandat le taux de l’IS de 33 à 25 %). Il faut signaler l’existence d’un autre avantage dont bénéficie la classe supérieure, qui détient généralement un patrimoine conséquent, sous forme immobilière et mobilière. Or les revenus tirés du patrimoine sous forme mobilière (actions et obligations) ne sont pas taxés en application du barème de l’impôt sur le revenu : ils donnent lieu à un « prélèvement forfaitaire unique » (PFU) dont le taux, de 12,8 %, est très inférieur aux taux des tranches supérieures du barème de l’IR (41 et 45 % comme nous l’avons vu plus haut ; voir ici). Les revenus du patrimoine sont autrement dit nettement moins taxés que les revenus du travail. Conclusion. Grâce à ces différentes techniques, le prélèvement socio-fiscal pèse surtout sur la classe moyenne : la classe supérieure, elle, échappe au système socialiste.

Pour les riches, la France est donc un pays libéral et la présidence d’E. Macron a renforcé le phénomène (voir cette chronique). Elle est même, de différents points de vue, un pays ultra libéral. L’Etat obèse que nous avons décrit dans la première partie est en effet également un Etat aboulique : il n’empêche pas les comportements antisociaux de se multiplier. Comme nous allons le voir maintenant, les prédateurs s’ébattent en France en liberté.

On relèvera d’abord que l’Etat est inefficace face aux fraudes, qui sont de toute évidence massives : fraudes aux prestations sociales, fraudes des entreprises utilisant des salariés non déclarés, non respect des règles protégeant les consommateurs ou l’environnement… Les services parasitaires de l’administration sont particulièrement nombreux, comme on l’a dit plus haut : en revanche la France est caractérisée par les moyens insuffisants des différents services de contrôle.

Dans le même registre, l’Etat, en France comme dans les autres pays européens, se montre tout à fait complaisant vis-à-vis des systèmes d’évasion fiscale et des paradis fiscaux. Les pays européens ne mettent aucunement en cause l’existence des paradis fiscaux existant en Europe même. C’est ainsi par exemple que l’Etat français met des fonctionnaires à disposition de l’Etat monégasque.

Autre marque d’ultra-libéralisme, personne ne rend jamais de comptes au sein de l’administration de l’Etat. Les rapports de la cour des comptes font état de multiples turpitudes commises au sein de la sphère publique : mais ils ne mettent jamais en cause un ou des responsables de façon nominative. C’est ainsi que les erreurs et les fautes aux conséquences les plus graves n’aboutissent jamais à désigner des responsables : chacun poursuit sa carrière sans encombre. On pense par exemple à la politique catastrophique de forte réduction du numérus clausus des nouveaux médecins formés chaque année, qui a été menée entre 1980 et 2017 (voir ici). Dans le domaine de la justice pénale, autre exemple, les jugements qui conduisent à la remise en liberté de criminels qui ensuite récidivent n’entraînent jamais la mise en cause des magistrats coupables.

La France est également ultralibérale et laxiste vis-à-vis des lobbys et de la corruption. Les lobbys sont omniprésents auprès des cercles politiques, en France aussi bien que dans les instances de l’Union européenne. Par exemple, le lobby pharmaceutique obtient chaque année la mise sur le marché de dizaines de médicaments de plus en plus coûteux alors que leur plus-value thérapeutique est faible ou inexistante. Par exemple, le lobby de l’agriculture intensive parvient à conserver la possibilité d’utiliser des produits chimiques pourtant de toute évidence nocifs pour la santé. Par exemple, le lobby de l’industrie des éoliennes a réussi en quelques années à circonvenir toute la classe dirigeante, ce qui lui permet désormais de multiplier les chantiers d’implantation. Dans le même registre, on relève une présence croissante des cabinets de consultants au sein de la sphère publique, qui viennent concurrencer ou doublonner les services administratifs. Cette immixtion des cabinets de consultants, dans le domaine informatique avant tout mais également de façon croissante dans les domaines de l’administration générale, entraîne une situation d’interpénétration et de confusion des intérêts publics et privés. L’affaire McKinsey constitue une illustration parlante de cette situation. Il semble bien que ce cabinet de consultants ait participé gratuitement à la campagne d’E. Macron en 2017, avant de bénéficier en échange de nombreux contrats une fois celui-ci parvenu au pouvoir (bien entendu cette affaire n’a donné lieu à aucune poursuite ni enquête judiciaire, ni enquête médiatique). Dans la même logique, le recrutement croissant de contractuels, qui représentent désormais 21% des effectifs des agents publics, permet de s’abstraire des règles de recrutement par concours, lesquelles sont précisément destinées à empêcher le favoritisme, le clientélisme et la corruption des recrutements (voir ici). La corruption stricto sensu est manifestement fortement présente en France, aussi bien au sein de la sphère politique nationale et locale qu’au sein des administrations et des entreprises. Selon l’ONG Transparency International, dans la liste des pays les moins corrompus, la France n’occupe que la 22e position, derrière la plupart des pays européens (voir ici).

Dans le domaine du travail, on constate la coexistence de systèmes contraires. Il existe d’une part les secteurs ultra protégés que sont la fonction publique ou les entreprises à statut. La plupart des emplois du secteur privé sont protégés par un droit du travail très étendu (on citera par exemple la situation des cadres licenciés à l’amiable, qui peuvent bénéficier d’indemnités conventionnelles plantureuses). Mais le marché du travail comporte également des secteurs régis par l’ultralibéralisme : l’emploi d’immigrés irréguliers permet aux entreprises de pratiquer à leur égard des conditions d’emploi et de rémunérations dégradées. Le système de sous-traitance en cascade permet l’emploi d’irréguliers, tout en diluant la responsabilité : on constate ainsi que des chantiers effectués dans le cadre de marchés publics donnent lieu à l’emploi de nombreux irréguliers (par exemple un chantier comme celui de l’EPR). L’ultralibéralisme donne sa pleine mesure avec le système de la fausse sous-traitance, qui voit le travailleur pseudo indépendant supporter tous les risques d’une activité à son compte alors qu’il est en réalité dans la dépendance totale du donneur d’ordres. On sait que « l’uberisation », c’est-à-dire un système d’emploi de faux indépendants qui ne bénéficient pas des protections dues aux salariés, s’est fortement développé grâce à E. Macron.

Dans le même registre que celui du travail irrégulier, il faut également mentionner l’existence du système du travail détaché : il permet à des entreprises d’intervenir, en France par exemple, en employant des salariés d’autres pays européens, polonais par exemple. Les salaires et les conditions d’emploi doivent en principe correspondre aux lois françaises, pour ce qui est du niveau du SMIC en particulier : en revanche les charges sociales acquittées par l’entreprise sont celles pratiquées dans le pays d’origine. Les charges payées en Pologne, par exemple, étant nettement plus faibles qu’en France, l’emploi de travailleurs détachés est particulièrement avantageux, ce qui explique le succès de cette technique, autorisée depuis 2004 : il existe actuellement en France environ 200 000 travailleurs détachés (voir ici).

La France est également caractérisée depuis une quarantaine d’années par un important système d’assistanat, comme nous l’avons déjà relevé dans la partie précédente. Ce système a été mis en place dans le cadre de la politique de « traitement social du chômage », le chômage massif étant apparu au milieu des années soixante-dix. Le RMI, devenu depuis RSA, a été mis en place en 1991. Grâce au RSA, aux indemnités chômage non dégressives et de longue durée (jusqu’à 2 ans et même 3 ans après 50 ans), toute une partie de la population s’est installée dans l’inactivité volontaire. C’est ainsi par exemple, comme nous l’avons signalé dans la première partie, que seuls 40 % des titulaires du RSA sont inscrits à Pôle emploi. Comme nous le disions dans la partie précédente, on peut estimer la population sans emploi à environ 6 millions de personnes, qui vivent aux crochets du reste de la société. Il faut souligner le fait que l’assistanat peut être considérée comme un mesure socialiste, mais tout aussi bien comme une mesure ultralibérale, ce qui explique que nous y revenions ici. Les théoriciens du libéralisme ont souligné depuis longtemps, en effet, l’intérêt des systèmes de revenu minimum et d’impôt négatif, qui permettent d’une part de solvabiliser la partie inactive de la population, qui peut ainsi consommer et acheter une partie de la production, et d’autre part de contrôler la population en question, en évitant la délinquance qui naîtrait d’une absence de tout revenu.

Il faut également relever que dans le domaine de la santé, la France revêt de façon croissante les caractéristiques des pays les plus libéraux : dans le contexte de la pénurie médicale, de la liberté d’installation des médecins et des déserts médicaux qui en résultent, la médecine de qualité, c’est à dire le suivi médical et l’accès aux soins dans des délais faibles, est de plus en plus fréquemment réservée à la partie aisée de la population. De façon générale, l’état des services publics (santé, école, transports publics, patrimoine architectural) tend vers la situation dégradée qui est celle des pays libéraux, en dépit de l’énormité des dépenses publiques.

Autre élément, essentiel, qui montre que l’Etat en France peut être considéré comme ultralibéral : cet Etat est inefficace voire inactif face à la délinquance. Il est inefficace d’abord vis-à-vis des grands trafiquants. Des témoignages autorisés ainsi que des enquêtes journalistiques montrent que les réseaux mafieux sont en train de prendre racine, en France comme en Belgique et aux Pays-Bas. La délinquance courante, elle-aussi, est très peu réprimée : la loi pénale et l’appareil judiciaire sont en effet délibérément laxistes. C’est ainsi qu’un délinquant ne court que peu de risques d’effectuer un séjour en prison. S’il est incarcéré, l’emprisonnement sera de courte durée. Chaque année 1 million de délinquants sont identifiés par la police : seuls 80 000 entrent en prison, pour un séjour qui sera de 9,6 mois en moyenne. Autrement dit, en France, la plupart des délinquants sont en liberté. Le principal fondement de ce laxisme légal et judiciaire est l’idéologie : les conceptions progressistes partagées par presque toute la classe supérieure débouchent sur le laxisme. Une partie des progressistes sont libéraux, voire libertaires : la liberté individuelle est considérée par eux comme un absolu. Cet état d’esprit conduit à n’exercer la répression qu’avec une grande réticence. Une autre partie des progressistes sont égalitaristes. Cette seconde façon de voir débouche également sur le laxisme, les délinquants étant considérés avant toute chose comme des victimes d’une société inégalitaire et injuste (voir cette chronique).

La dernière preuve la plus frappante sans doute de ce que la France est également un pays ultralibéral est la façon dont sont administrées les frontières : celles-ci sont des passoires et on entre désormais en France comme dans un moulin.

Un dernier phénomène illustre à lui seul la double nature du Système économique et social français, à la fois socialiste et ultra-libéral : il n’est pas rare que l’on voie s’exercer le principe de « privatisation des profits et de socialisation des pertes ». C’est ainsi par exemple que EDF a été privatisée une fois les investissements réalisés par la puissance publique, puis renationalisée lorsque l’entreprise s’est retrouvée en difficulté.

Ultralibéral par de nombreux aspects, comme nous venons de le voir, la France est également un pays gouverné par les conceptions libertaires. L’individualisme est, depuis la révolution française, l’idéologie de la classe supérieure : la révolution libertaire de 1968 a diffusé ces conceptions individualistes et libertaires dans toute la société française. Les lois libérales et libertaires en matière de mœurs se sont ainsi additionnées depuis la fin des années soixante-dix (divorce, contraception, avortement, mariage homo, PMA…). De nouveaux chantiers libertaires sont constamment ouverts : GPA, suicide assisté, projets transhumanistes notamment dans le domaine des manipulations génétiques. Au-delà de ces différentes réformes la société française a été transformée en profondeur : multiplication des divorces, quasi disparition de la pratique religieuse catholique… Résumons d’un mot. Du point de vue des mœurs et des comportements, la société française est désormais largement conforme à l’idéologie de sa classe supérieure : elle est devenue libérale-libertaire.

  • La France pays totalitaire

Nous l’avons montré dans de précédentes chroniques (voir notamment celle-ci). La France présente tout ou partie des attributs d’un système totalitaire.

Première caractéristique de ce système totalitaire : l’idéologie occupe une place centrale. Partagée par la classe supérieure et par une bonne partie des autres classes sociales, c’est l’idéologie progressiste (ou « moderne », ou « républicaine », ou des « Lumières »). Elle repose sur les piliers suivants : l’individu est le centre de la société. Il est libre et égal aux autres en droits. Cet individu et la société dans lequel il évolue sont matérialistes et rejettent la religion. Ils sont progressistes et répudient toute tradition. Il sont enfin universalistes : les valeurs humanistes sont conçues comme universelles. Cette idéologie inspire les principales politiques mises en œuvre ces dernières décennies, notamment les politiques libertaires (au nom de la liberté) et les politiques de promotion des minorités (au nom de la liberté et de l’égalité des individus). Le but ultime apparaît comme la quintessence de l’idéologie : il s’agit de faire advenir un « monde nouveau » sans frontières et un « homme nouveau« , individu totalement libre de toute appartenance, sans origine, sans identité, sans territoire, sans race et sans sexe.

Cette idéologie et la politique qui en découle font l’objet d’une propagande intensive et omniprésente. Tous les secteurs d’influence de la société sont mobilisés comme vecteurs de la propagande du Système : médias au premier rang, mais aussi publicité, cinéma, école, université, édition, culture…

L’expression des opinions contraires est entravée voire interdite. La loi interdit ainsi l’expression de la haine fondée sur la race ou le sexe : toute contestation des lois concernant l’immigration ou le traitement des différentes minorités est considérée comme haineuse et de ce fait proscrite. L’appareil judiciaire assure la mise en œuvre de cette interdiction. Les opposants sont mis à l’écart par l’appareil médiatique. Ils sont harcelés et pourchassés judiciairement. Les organisations les plus hostiles au Système sont dissoutes (les Identitaires fournissent un bon exemple). Ce harcèlement politico-judiciaire est complété par une mise à l’écart de l’extrême-droite des organes médiatiques contrôlés par le Système. Cette situation conduit le principal parti d’extrême droite à adopter une stratégie de dédiabolisation, à s’aligner sur les positions républicaines standard et à choisir de mettre au second plan le thème de l’immigration au profit du souverainisme ou du pouvoir d’achat. Cette stratégie de dédiabolisation l’a rendu inoffensif : il joue désormais le rôle d’opposant officiel, préposé au second tour pour y être largement battu.

Pour assurer son pouvoir, le Système fait peser une lourde férule sur la population française de souche. Celle-ci fait l’objet d’un matraquage socio-fiscal, comme nous l’avons vu plus haut, qui est destiné à financer les dépenses du Système mais également à casser psychologiquement le cœur de la population française. La pseudo politique de sécurité routière, avec son parc de radars et son déluge d’amendes et de retrait de permis, participe à cette entreprise de démoralisation (voir cette chronique). C’est avec le même objectif que le Système laisse se développer une délinquance élevée, alors qu’il serait tout à fait possible de l’endiguer (voir cette chronique). Par tous ces moyens il s’agit de placer la population de souche dans un état d’inquiétude et de démoralisation, afin de tuer dans l’œuf toute idée de résistance.

Pour parfaire l’entreprise de démoralisation, le Système recourt à haute dose à l’arbitraire et à la technique du deux-poids-deux-mesures. Le Système met à jour à intervalles réguliers des complots d’extrême-droite (dont on peut se demander s’il ne les a pas parfois suscités) : dans le même temps il laisse depuis quarante ans agir les casseurs et antifas dans l’impunité. Les opposants sont condamnés sur le fondement de l’appel à la haine contre les immigrés : dans le même temps, la haine de la France et des Français, véhiculée par le rap et par l’extrême-gauche, a libre cours. De même encore, sur les réseaux sociaux, les comptes d’extrême droite sont régulièrement fermés tandis que la haine raciste des immigrés à l’égard de la France et des Français se répand librement. Les églises catholiques sont régulièrement vandalisées, sans réaction des pouvoirs publics : à l’inverse, les quelques tags qui sont de temps à autres tracés sur les murs d’une mosquée font l’objet de dénonciations tonitruantes des médias et de la classe politique. Le deux-poids-deux-mesures apparaît ces jours-ci en pleine lumière. Alors que des centaines de policiers ont été blessés par les émeutiers, deux policiers ont été incarcérés, celui qui a tiré sur le jeune délinquant Nahel Marzouk à Nanterre, et un policier de la BAC à Marseille sur plainte d’un dénommé Hedi, avant même qu’une enquête et un procès ne soient venus établir les responsabilités et la réalité des éventuels abus. Le deux-poids-deux-mesures s’exerce également à plein dans le domaine financier : comme nous l’avons vu plus haut, les Français moyens de souche font l’objet d’un racket socio-fiscal tandis que les immigrés ne paient pas grande chose et reçoivent en abondance. Cet arbitraire joue un rôle important dans l’entreprise de démoralisation qui vise à assurer l’emprise du Système sur des Français docile et craintifs : l’arbitraire fait prendre conscience aux Français que non seulement l’Etat et les pouvoirs publics ne les protégeront pas mais qu’ils sont au contraire pour eux des ennemis.

Dernière caractéristique du Système totalitaire, l’une des plus décisives : le Système impose à la population depuis soixante ans maintenant une politique d’ouverture des frontières et d’invasion migratoire. Cette politique est contraire aux vœux de la grande majorité : les enquêtes d’opinion année après année depuis quarante ans montrent que 60 à 70 % des Français souhaiteraient l’arrêt de l’immigration. L’état d’esprit de la population ne fait nullement varier le Système. Non seulement il poursuit la politique d’invasion, mais il entend imposer la présence immigrée à toute la population, par le biais de la politique SRU, de la politique de répartition sur le territoire des demandeurs d’asile et des bénéficiaires de HLM, de la politique de mixité scolaire obligatoire. Aucun segment de la société et aucun point du territoire ne doit pouvoir échapper au « vivre-ensemble » avec les immigrés : on a là la marque la plus nette d’un Système totalitaire, dont la détermination ne se dément à aucun moment.

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Comme nous le disions en commençant, la France apparaît aujourd’hui comme un objet politique tout à fait inédit. Les différentes caractéristiques du Système aujourd’hui en place semblent au premier abord incohérentes entre elles, l’ultra libéralisme y voisinant avec le socialisme, le libéralisme libéral-libertaire avec le totalitarisme. Or ces caractéristiques en principe contradictoires composent un ensemble en réalité tout à fait cohérent et rationnel. La logique de cette combinaison inédite se résume simplement. Les plus puissants (capitalistes, mafieux, prédateurs divers…) doivent bénéficier de la liberté maximale. Les dispositifs permettant de limiter les conséquences sociales des politiques ultralibérales (en particulier la mondialisation et l’immigration de masse) sont, eux, financés essentiellement par la classe moyenne de souche. Dit autrement, le Système est socialiste pour ce qui est des assistés et des immigrés, qui reçoivent, et des classes moyennes, qui payent. Il est libéral du point de vue des intérêts de la classe supérieure. Il est ultralibéral pour ce qui est des délinquants, des mafias et des immigrés qui nous envahissent.

Quant aux procédés de nature totalitaire, ils sont appelés à se développer afin de tuer dans l’œuf tout esprit de révolte : le totalitarisme a pour fonction d’imposer la politique d’invasion et d’éliminer les oppositions.

On voit ici dans leurs œuvres les deux ailes du progressisme. Le courant « individualiste » (ou « libéral »), qui détient le pouvoir gouvernemental, inspire les orientations ultralibérales et libertaires. Le courant « égalitariste » domine lui les différents secteurs qui influencent et conditionnent la société, tels que les médias, l’école ou la culture : il est à l’origine des mesures de type socialiste mises en œuvre depuis des décennies. La répartition des rôles et des pouvoirs entre les deux courants du progressisme, concurrents mais convergents sur l’essentiel, explique la situation baroque dans laquelle la France est aujourd’hui placée.

Plus fondamentalement, il s’agit pour le Système, comme nous l’indiquions plus avant, de détruire la civilisation européenne et les peuples européens originels, au profit, avant, d’un monde nouveau, sans frontières, sans Etats, sans identités, sans sexes, sans races. C’est ce monde dérégulé qui sera le plus favorable au pouvoir et aux profits de l’hyperclasse et le plus conforme à son idéologie universaliste.

Terminons en indiquant que pour notre part nous souhaiterions, cela va sans dire, des politiques inverses de celles que nous venons de décrire. Une politique publique sociale, mais non socialiste. Un Etat amaigri, mais renforcé et musclé dans ses missions légitimes, concentré au service de l’intérêt général, efficace contre les prédateurs et les envahisseurs. Un Etat fort, enfin, et non pas totalitaire.

Le Système mis en place se révèle décidément diabolique. Le socialisme détruit les forces vives de la société française : il dégrade le niveau de vie des Français de souche et subventionne les immigrés pour favoriser leur venue en masse et leur permettre de s’implanter. L’ultra libéralisme, lui, laisse la population de souche sans protection, au profit de l’hyperclasse et de ceux qui viennent détruire et remplacer. De quelque côté qu’il se tourne, le Français moyen de souche se heurte à un ennemi. Ecrasé par les prélèvements confiscatoires opérés par l’Etat socialiste, il est appauvri, diminué, inquiété. Abandonné par l’Etat ultralibéral face aux prédateurs et aux envahisseurs, il est saisi d’un sentiment d’insécurité polymorphe et globale. Il sait que toute entreprise de révolte ou même de contestation entraînera la réaction violente de l’Etat totalitaire, menaces, harcèlement, mise à l’écart, sanctions, poursuites.

Le Français moyen, le Français de souche européenne, le Blanc, est aujourd’hui seul. Il est méprisé. Il est abandonné. Il est trahi. Il est livré.

Voir également ces chroniques :

Macron est-il nul en économie ?

La financiarisation, outil d’enrichissement de l’hyper-classe mondialisée

Mondialisation, délocalisations, dumping

7 commentaires sur “La France, tout à la fois socialiste, ultralibérale et totalitaire

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